vivre sans livre et sans chat ? Impossible ! – .

Buroscopie, nouvelle rubrique du Journal du Centre, vous ouvre les portes de bureaux remarquables, insolites et/ou chaleureux, des lieux jamais impersonnels, où se mélangent passions professionnelles et privées.

Six romans sont sortis d’ici. De cette chambre à l’étage, jusqu’à la fenêtre ouvrant sur un quartier de Nevers calme et même un peu désert. Mais à l’intérieur, ça abonde. Des livres, des bouts de livres, des idées de livres. Et les chats.

Le pupitre est l’instrument de l’écrivain et celui d’Aurore Balland-Pieuchot a l’apparence d’un piano droit, posé contre un mur, dos à la lumière du jour déclinante. Elle l’a rapporté d’Aurillac lors de son installation à Nevers.

«Je dois l’avoir depuis presque vingt ans. J’y suis assez attaché. En réalité, cela vient de La Redoute. Elle sourit, avec la tendresse de quelqu’un qui parle d’un ami. Son texte compte beaucoup pour lui. « C’est un endroit reposant, avec une grande fenêtre, le chant des oiseaux. On voit aussi des écureuils. C’est très, très relaxant.

Elle ne veut pas compter les heures qu’elle passe là à écrire. Ou lire. Un côté est occupé par une étagère débordante de livres. «J’ai un TOC», confie-t-elle. « Avant, ils étaient classés exclusivement par date de lecture. C’est complètement stupide… »

Elle en prend un et montre la page de garde. “C’est la date et l’heure auxquelles je l’ai terminé.” Elle note ce détail pour chacun d’eux. Ce n’est pas bête, c’est comme un itinéraire de littérature, une bio-bibliographie, un voyage de papier et de passion. Pour elle, le livre ne sera jamais jetable.

Je m’en soucie beaucoup. Je ne les prête presque jamais. Et j’ai une petite boîte. Une boîte de citations.

Elle l’ouvre, fouillis de papiers, avec une phrase, parfois un paragraphe, l’auteur, l’ouvrage et le numéro de page. Si la pièce est très bien rangée, c’est le seul fouillis. «Je les fouille. J’aime les relire. Cela rappelle des souvenirs, des choses. Parmi mes TOC aussi, je souligne… Je souligne beaucoup de phrases dans les livres.

Recevez notre newsletter loisirs par email et trouvez des idées de sorties et d’activités dans votre région.

Ce n’est pas pour rien qu’elle écrit au milieu de sa bibliothèque personnelle. C’est un support, un ensemble de racines.

«Quand j’étais un peu plus jeune, j’avais un sac à main plus grand qu’aujourd’hui et il y avait toujours un livre dedans. J’ai cette culture littéraire grâce à mes parents, elle est assez étendue et développée. À mon tour, je fais de même autour de moi.

Difficile de passer à côté du tropisme félin en décoration. “Oui, j’aime beaucoup, beaucoup les chats, vous pouvez l’imaginer en arrivant ici.” Sur son bureau, il y a aussi des flacons de parfum. “Ce sont des odeurs, elles me rappellent des souvenirs et je trouve ça très joli, très lumineux.”

Lorsqu’elle écrit, elle allume souvent une bougie. Un feu pour l’étincelle de la création.

Cela m’aide à me calmer pour rester concentré un peu plus longtemps. Comme si, enfin, la flamme concentrait mon attention sur les mots.

Elle a fait le ménage avant notre arrivée, même si ce n’est pas la règle du jeu. Et dans les tiroirs ?? «Euh… non, nous ne les ouvrirons pas. Il y a un peu le désordre là-bas, j’ai tout caché. Elle n’hésite cependant pas à nous en décrire le contenu : coupures de journaux, lettres de lecteurs, messages d’organisateurs de salons ou encore dédicaces…

Des livres, des chats. Pourrait-elle vivre sans ? “Ah non. Tout va ensemble. Comme une vie sans écriture, en fait. Pour moi, ce ne serait pas possible.

A la découverte de l’impressionnant bureau de Serge Saulnier, directeur du circuit Nevers Magny-Cours

Son choix d’objet

Dans cette section, nous invitons la personne à présenter un objet qui lui tient à cœur. Aurore Balland-Pieuchot reprend un livre de Stefan Zweig : Lettre d’un inconnu (1922). Pendant longtemps, elle a dormi avec ce roman à côté d’elle. «C’est tragique. L’histoire d’un amour passionné, dévorant et totalement impossible. Quand on connaît le destin de l’auteur, c’est encore plus émouvant.»

85a1bb9b90.jpg

Notre choix d’objet

Elle a opté pour un livre. Pour équilibre, il a fallu désigner un chat : une figurine japonaise avec une patte levée. Elle est heureuse. «Je l’ai trouvé dans un vide-grenier. C’était un grand-père qui avait apporté ceci et d’autres choses, pour ensuite donner l’argent à sa petite-fille. J’ai trouvé le chat si mignon, comme les marches.

22010d03f7.jpg

À suivre

Changement de décor, changement d’ambiance dans le prochain numéro de Buroscopie, avec la découverte du bureau d’un… maire.

Textes : Bertrand Yvernault
Photos : Christophe Masson
Vidéo : Lara Payet

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Des mots et des livres. Ce qu’il faut savoir sur nos prisons
NEXT Paul Auster est décédé à l’âge de 77 ans