face à Amazon et Shein et en proie à une « concurrence déloyale », Emmaüs lance une campagne de sensibilisation

face à Amazon et Shein et en proie à une « concurrence déloyale », Emmaüs lance une campagne de sensibilisation
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C’est un véritable appel à l’aide qu’Emmaüs lance, face à Amazon et Shein. Le label Emmaüs, boutique de brocante en ligne, a dénoncé lundi 15 avril le “concurrence déloyale” géants du commerce en ligne, notamment dans le secteur du livre.

« Créée en 2016, la ‘place de marché’ solidaire souffre de plus en plus des pratiques commerciales des géants du numérique comme Amazon »détaille l’association dans un communiqué, qui s’en prend également aux chinois Shein, Temu et AliExpress.

Inflation et stratégies « délétères » de ces plateformes

Sa directrice, Maud Sarda, attribue la mauvaise santé du Label Emmaüs à l’inflation et aux stratégies “délétère” plateformes : publicité « acharnés », « des livraisons toujours plus rapides » et les prix ont baissé.

Pour sensibiliser, l’association lance une campagne sur les réseaux sociaux intitulée «Tous nos livres sont égaux », mettant côte à côte la biographie de l’abbé Pierre, fondateur d’Emmaüs, et celle de Jeff Bezos, PDG du mastodonte américain.

Sur les premiers mois de 2024, les visites mensuelles du Label Emmaüs, qui revend des vêtements, des meubles et des livres donnés à l’association, sont tombées à 500 000, en baisse de 20 % par rapport à l’année précédente.

« Ça commence à devenir vraiment compliqué de survivre. »

« Depuis un an ou deux, ça commence à être vraiment compliqué de survivre »a déclaré à l’AFP le cofondateur du Label Emmaüs, qui réclame plus de régulation.

En mars, les députés ont adopté un projet de loi visant à rendre la fast fashion – la mode éphémère – moins attractive, avec des sanctions financières et une interdiction de la publicité. Le Sénat doit encore voter sur ce texte.

“Une belle piste”, remarque Maud Sarda, qui réclame néanmoins des lois pour « empêcher Shein de proposer 8 000 nouveaux produits par jour » Ou “Amazon va offrir la livraison gratuite”. Celle-ci est interdite depuis octobre 2023 sur les achats de livres neufs qui coûtent au total moins de 35 euros.

Le label Emmaüs, qui tire un tiers de ses revenus de la revente de livres et en récolte plus de 20 millions par an, réclame également « Favoriser la circulation solidaire des livres plutôt que leur destruction ».

“Nous proposons d’orienter ces invendus vers toutes les grandes associations”

Selon une étude du Syndicat national de l’édition, 14 % des livres produits en France en 2022 sont détruits au lieu d’être vendus, une option moins coûteuse pour l’éditeur que le stockage. “Nous proposons d’orienter ces invendus vers toutes les grandes associations», ajoute Maud Sarda, qui propose de reverser une partie des ventes réalisées pour payer les royalties.

L’année dernière, Emmaüs s’en était pris à la plateforme de revente en ligne Vinted, appelant les Français à donner leurs vêtements usagés plutôt que d’en récupérer quelques euros sur Internet. A travers de fausses publicités publiées sur Vinted, il appelait les utilisateurs à lui donner leurs vêtements usagés, plutôt que de leur soutirer quelques euros sur internet. Sur Vinted, une certaine « Emma_Us » propose pour cinq euros un T-shirt « vintage » clamant “Si vous ne le portez pas, donnez-le.”.

Avec la montée en puissance des plateformes de revente, les Français ont tendance à donner moins à Emmaüs, et surtout à ne lui donner désormais que leurs objets de moindre qualité, déplore l’association. Après tri et réparation, seules 40 % des quelque 320 000 tonnes collectées chaque année peuvent être revendues, contre 60 % il y a 20 ans, explique Mme Fayard.

Il est donc “C’est tout notre modèle économique qui est mis en danger”, a déploré le dirigeant, rappelant qu’Emmaüs permet à 15 000 accompagnateurs ou salariés en insertion de retrouver une dignité par le travail, et que les plus démunis peuvent s’équiper à moindre coût dans ses 500 commerces solidaires. Ce caractère solidaire a « plus de valeur que les quelques euros que vous récupérerez sur Vinted », a insisté l’association. La plupart de ceux qui vendent en ligne « n’en ont pas vraiment besoin, ils génèrent des ressources pour acheter autre chose »participant ainsi au «La surconsommation”, elle pensait.

 
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