Corée du Sud | Le président suspendu refuse tout nouvel interrogatoire après son arrestation

Corée du Sud | Le président suspendu refuse tout nouvel interrogatoire après son arrestation
Corée du Sud | Le président suspendu refuse tout nouvel interrogatoire après son arrestation

(Séoul) Le président sud-coréen suspendu Yoon Suk-yeol fait valoir son droit au silence et refuse d’assister à un nouvel interrogatoire prévu jeudi, au lendemain de son arrestation spectaculaire pour sa tentative ratée d’imposer la loi martiale début décembre, a annoncé son avocat.


Publié hier à 21h53

Claire LIE

Agence -

Le dirigeant, qui est devenu le premier chef d’État sud-coréen en exercice à être arrêté, doit également s’abstenir de comparaître aujourd’hui lors d’une audience devant la Cour constitutionnelle dans le cadre de son procès en destitution, selon l’agence de presse Yonhap.

Après une première perquisition qui a tourné au fiasco début janvier, des agents du CIO et de la police ont réussi à envahir tôt mercredi la résidence où l’ancien procureur star était enfermé depuis des semaines dans un quartier huppé de Séoul.

Suspendu par les députés et visé par une enquête pour « rébellion », un crime passible de la peine de mort, Yoon Suk-yeol a été interrogé pendant des heures mercredi mais il a exercé son droit au silence, avant d’être transféré dans un centre de détention.

“Souffrance”

Les enquêteurs du Bureau d’enquête sur la corruption (CIO) devaient reprendre l’interrogatoire du dirigeant jeudi à 14 heures, heure locale (00 heures du matin, heure de l’Est), mais l’avocat du dirigeant a déclaré qu’il ne se sentait « pas bien » et qu’il ne pourrait pas y assister, a rapporté l’agence de presse Yonhap.

PHOTO JUIN MICHAEL PARK, THE NEW YORK TIMES

Le convoi transportant Yoon Suk-yeol depuis son domicile officiel.

“Le président Yoon ne se sent pas bien et a pleinement expliqué sa position hier, il n’est plus nécessaire de l’interroger”, a déclaré Yoon Kab-keun à Yonhap, faisant apparemment référence à sa décision de mercredi de ne pas répondre aux questions. questions.

Interrogés par l’AFP, les responsables du CIO n’ont pas souhaité commenter ces déclarations.

Les enquêteurs tentent d’obtenir une prolongation de 20 jours de la détention du dirigeant, au terme des 48 heures prévues par le mandat d’arrêt, le temps de pouvoir formaliser une mise en examen contre M. Yoon.

Les avocats de M. Yoon ont plutôt demandé une révision du mandat d’arrêt qui a été utilisé pour l’arrêter. Yoon Suk-yeol estime avoir agi conformément à la loi et que les poursuites engagées contre lui sont « illégales ».

“Il semble que toutes les tactiques juridiques soient utilisées par l’équipe de M. Yoon pour prolonger la situation” à son avantage, a déclaré à l’AFP Lee Jong-soo, professeur de droit à l’université de Yonsei.

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L’arrestation du leader conservateur élu en 2022 a été saluée par l’opposition. C’est “le premier pas vers le retour de l’ordre”, a déclaré Park Chan-dae, chef des députés du Parti démocrate, principale force d’opposition.

Retranché

Le 3 décembre, Yoon Seok Yeol crée la surprise en déclarant la loi martiale, qu’il avait justifiée par sa volonté de protéger le pays des « forces communistes nord-coréennes » et d’« éliminer les éléments hostiles à l’État ».

Dans un Parlement entouré de militaires, les députés avaient déjoué ses plans en votant un texte réclamant la levée de cet état d’exception.

Mis sous pression par des élus, des milliers de manifestants pro-démocratie et contraint par la Constitution, M. Yoon a dû obéir au bout de quelques heures.

Le dirigeant suspendu, âgé de 64 ans, a ensuite tenté d’échapper à son arrestation pendant des semaines en se retranchant dans son complexe résidentiel, protégé par des membres du Service de sécurité présidentielle (PSS) qui lui étaient restés fidèles.

Face aux enquêteurs, Yoon Suk-yeol est resté silencieux depuis son arrestation. Il a publié sur Facebook un message qu’il prétend avoir écrit alors qu’il était barricadé chez lui, dans lequel il réitère ses accusations de fraude électorale et dénonce à nouveau les forces « hostiles » qui attaquent la Corée du Sud, faisant allusion à Pyongyang.

Demande de report

Ses partisans ont également refusé d’accepter l’arrestation, scandant « mandat d’arrêt illégal » pendant les heures d’affrontement entre la police et les gardes du président suspendu. Certains se sont allongés par terre devant la porte principale de sa résidence.

Dans le cadre d’une enquête parallèle, la Cour constitutionnelle doit décider de valider ou non la motion de destitution contre M. Yoon votée par le Parlement.

Si tel est le cas, il perdra officiellement son titre de président et de nouvelles élections devront avoir lieu dans un délai de 60 jours.

Yoon Suk-yeol avait déjà refusé de comparaître mardi lors d’une première audience et ses avocats ont demandé le report de celle prévue jeudi, selon Yonhap.

Mais la Cour constitutionnelle “a décidé de ne pas accepter la demande de changement de date”, a déclaré à la presse son porte-parole Cheon Jae-hyun.

Le procès peut se poursuivre en l’absence de M. Yoon, même si la procédure pourrait durer des mois.

 
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