L’armée soudanaise a repris samedi 11 janvier, avec des groupes alliés, Wad Madani, une importante capitale provinciale du centre du pays qui était aux mains des paramilitaires depuis plus d’un an. Cette évolution intervient alors que les agences de l’ONU et les ONG s’alarment régulièrement de la situation humanitaire au Soudan, où la guerre entre l’armée et les Forces de soutien rapide (RSF) fait rage depuis avril 2023.
Le bureau du ministre soudanais de l’Information, Khalid al-Aiser, a déclaré dans l’après-midi que l’armée et les groupes armés alliés avaient ” libéré “ la ville, capitale de l’État d’Al-Jazeera, située à environ 200 kilomètres au sud de Khartoum. L’armée a de son côté “félicité” le peuple soudanais pour “l’entrée de nos forces dans la ville de Wad Madani ce matin”.
Dans la soirée, le FSR a reconnu avoir ” perdu “ la ville. Dans un message audio adressé à ses combattants et au peuple soudanais, le chef des paramilitaires, Mohamed Hamdane Daglo, a toutefois promis “reconquérir”. “Aujourd’hui, nous avons perdu une manche, nous n’avons pas perdu la bataille”dit-il.
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Les RSF contrôlent toujours le reste d’Al-Jazeera, ainsi que la quasi-totalité de la vaste région du Darfour, à l’ouest du Soudan, et certaines parties du sud du pays. L’armée contrôle le nord et l’est du pays, ainsi que certaines parties de la capitale Khartoum.
« Grande victoire »
Une vidéo partagée plus tôt par l’armée sur les réseaux sociaux montrait des combattants affirmant se trouver à l’intérieur de la ville. L’Agence - (AFP) n’a pas été en mesure de vérifier de manière indépendante la situation sur le terrain en raison d’une panne de communication qui a duré des mois.
« L’armée et les combattants alliés déployés dans les rues de la ville »» a déclaré à l’AFP un témoin depuis son domicile du centre de Wad Madani, qui a requis l’anonymat pour sa sécurité. Le ministère des Affaires étrangères s’est félicité d’un « grande victoire »affirmant que l’armée avait reconquis Wad Madani. L’armée a toutefois souligné samedi que ses forces œuvraient pour « nettoyer les restes de la présence rebelle dans la ville ».
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Le Comité de résistance locale, l’un des centaines de groupes de volontaires pro-démocratie créés à travers le pays pour coordonner l’aide sur le terrain, considère l’avancée de samedi comme la fin du conflit. “tyrannie” FSR.
Dans plusieurs villes du pays contrôlées par l’armée, des témoins ont rapporté que des dizaines de personnes sont descendues dans les rues pour célébrer la reprise de Wad Madani par l’armée. Dans une zone contrôlée par l’armée à Omdurman, une ville adjacente à Khartoum, les habitants scandaient « une armée, un peuple »selon un témoin qui a requis l’anonymat pour des raisons de sécurité.
Près de 12 millions de déplacés à cause de la guerre
Durant les premiers mois de la guerre entre l’armée et les RSF, plus d’un demi-million de personnes ont trouvé refuge dans l’État d’Al-Jazeera, une importante région agricole, autrefois considérée comme le grenier du Soudan. Mais les paramilitaires y ont lancé une offensive éclair en décembre 2023, prenant Wad Madani et déplaçant à nouveau plus de 300 000 personnes, selon l’ONU.
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L’armée et les RSF ont été accusées de crimes de guerre, notamment en ciblant des civils et en bombardant sans discernement des zones résidentielles. Washington a formellement accusé mardi le FSR d’avoir commis “génocide” au Soudan.
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La guerre a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé 12 millions de personnes et poussé le pays au bord de la famine. L’ONU a décrit la situation au Soudan comme la plus grande crise de déplacement de population au monde et l’une des pires crises humanitaires de mémoire récente. Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a annoncé cette semaine que 3,2 millions d’enfants de moins de cinq ans risquent de souffrir de malnutrition aiguë en 2025.
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