Les nouvelles normes Ecoconception 2022 imposent en Wallonie pour les poêles neufs un rejet maximum de particules fines de 1.728 mg par heure. “Mais nos nouveaux poêles à bois sont encore en dessous de cette norme, avec 238 mg/h pour le bois et 65 mg/h pour les pellets.», précise Jean-François Sidler, patron du Stuv. En comparaison, les poêles anciens émettent 15 120 mg/h et les feux ouverts 64 800 mg/h.
Mais l’ingénieur précise que c’est peut-être encore trop, par endroits : « Certaines villes ont également interdit l’installation, voire l’utilisation de certains équipements biomasse ». Et il ajoute : «L’utilisateur a aussi une responsabilité : on pourrait très bien avoir des équipements répondant aux normes et qui seraient utilisés par des gens qui s’en fichent, qui n’y prêtent pas attention, et qui pollueraient donc davantage..»
Comment la pollution de l’air menace-t-elle notre santé ?
Particules inévitables
La pollution émise par un poêle à bois n’est pas constante. “Lorsque vous mettez une bûche dans le poêle, au début, il ne se passe pas grand-chose. Puis, à un instant donné, il y a beaucoup de flammes : c’est le pic de pollution… Mais c’est attendu. Ce n’est pas excessif, c’est transitoire : il faut avoir des fluctuations, des pics. “
Avec les pellets, selon le professeur Jeanmaert, c’est symétrique : «il y a beaucoup moins de risques de mal utiliser votre poêle à granulés qu’avec des bûches« .
-Autre élément à savoir, pour moins polluer, c’est qu’il vaut mieux allumer le poêle pendant plusieurs heures. “Utiliser son poêle uniquement pour brûler une bûche n’est pas une bonne idée, car lorsqu’il fait froid, cela pollue plus que lorsqu’il fait chaud. Il est préférable de l’utiliser pendant de longues périodes.“
Le professeur Jeanmart travaille sur les pots catalytiques. “A A partir d’un certain seuil, si l’on veut réduire les particules fines, on est obligé d’utiliser des équipements supplémentaires. LLes pots catalytiques et les filtres à particules sont des éléments qui surviennent après la combustion dans le poêle. Il s’agit de mesures de conservation secondaires, situées dans la cheminée.
Nous ne pouvons pas voir les particules
La Wallonie pourrait-elle décider de surveiller l’âge des poêles à bois, en utilisant des vues aériennes pour identifier la pollution ? Le professeur Jeanmart répond que les particules ne sont pas visibles. “Mais quand on brûle du bois, ça sent. Cela indique qu’il y a un certain nombre de molécules émises, des molécules assez lourdes.“
Cependant, nous pouvons les détecter grâce à une série de capteurs, comme Irceline (Unité interrégionale de l’environnement), “mais c’est assez complexe à mettre en œuvre.“