Au Venezuela, l’armée rejette l’appel de l’opposition et assure son soutien à Nicolas Maduro

Au Venezuela, l’armée rejette l’appel de l’opposition et assure son soutien à Nicolas Maduro
Au Venezuela, l’armée rejette l’appel de l’opposition et assure son soutien à Nicolas Maduro
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L’avenir du pays se décidera dans les jours à venir

Au pouvoir depuis 2013, le président socialiste Nicolas Maduro est engagé dans un bras de fer avec l’opposition et une partie de la communauté internationale qui contestent sa réélection. Sa victoire a été validée par la Cour suprême après avoir été proclamé vainqueur avec 52% des voix par le Conseil national électoral (CNE).

Les procès-verbaux des bureaux de vote n’ont cependant pas été publiés, comme l’exige la loi, officiellement en raison d’un piratage informatique, jugé non crédible par de nombreux observateurs. L’opposition, qui a publié le procès-verbal fourni par ses scrutateurs, assure que son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia, ancien ambassadeur de 75 ans, a obtenu plus de 67% des voix.

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“Le monde entier doit savoir que le 10 janvier nous ratifierons l’engagement total en faveur de la démocratie vénézuélienne et reconnaîtrons le citoyen Nicolas Maduro comme président constitutionnel (…) réélu pour la période 2025 à 2031”, a ajouté le général Padrino qui avait donné des engagements. de loyauté envers le président Maduro avant et deux jours après les élections.

“Nous savons tous qui est le président élu”, affirme l’opposition

Les autorités de Caracas ont également dénoncé le soutien du président américain Joe Biden à Edmundo Gonzalez Urrutia. “Il est grotesque qu’un gouvernement sortant, comme celui de Joe Biden, politiquement discrédité et marqué par un héritage d’échecs nationaux et internationaux, s’entête à soutenir un projet violent”, a lancé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

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Dans un entretien à l’AFP, la chef de l’opposition Maria Corina Machado a toutefois souligné : « Nous savons tous qui est le président élu. Les Vénézuéliens le savent, les forces armées le savent, Maduro le sait, le monde entier le sait.»

Elle estime que « le régime n’a plus que la peur » pour se maintenir au pouvoir, appelant les militaires à « déposer les armes ». Elle a appelé dimanche à manifester le 9 janvier, veille de l’investiture, promettant de sortir de sa cachette pour “ne pas rater cette journée historique”.

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Les forces armées en position de force

Successeur désigné d’Hugo Chavez en 2013, le président Nicolas Maduro, considéré comme un syndicaliste insignifiant par ses détracteurs, a su se maintenir au pouvoir en dirigeant d’une main de fer le pays pétrolier. Ancien lieutenant-colonel, Chávez avait particulièrement chouchouté l’armée, en lui confiant des postes clés dans l’administration et l’économie, et en accordant le droit de vote aux militaires en 1999.

Le président Maduro, qui lui a succédé, est allé plus loin en permettant à de nombreux officiers de s’enrichir, selon l’opposition et les experts. Outre les armes, les forces armées contrôlent aujourd’hui les sociétés minières, pétrolières et de distribution alimentaire, ainsi que les douanes et 12 des 34 ministères, dont des portefeuilles importants comme celui du Pétrole, de la Défense, de l’Intérieur ou du Commerce.

Un 10 janvier qui s’annonce explosif

Edmundo Gonzalez Urrutia a pu s’exiler en Espagne en septembre. Il est actuellement en tournée diplomatique. Il devait rencontrer lundi le président américain Joe Biden. Dimanche, il a demandé le soutien de l’armée. “Le 10 janvier, par la volonté souveraine du peuple vénézuélien, je dois assumer le rôle de commandant en chef”, a lancé l’opposant dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. Quelques jours plus tôt, il avait annoncé son retour au pays le 10 janvier, jour prévu de l’investiture du président Maduro pour un troisième mandat (2025-2031).

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“Je le recevrai avec plaisir”, a ironisé lundi le ministre de l’Intérieur Diosdado Cabello, souvent considéré comme l’homme le plus puissant du pays après Maduro, lors d’une conférence de presse. “Faites savoir à Edmundo Gonzalez Urrutia (…) s’il met les pieds au Venezuela, il sera arrêté et jugé”, a-t-il prévenu. Diosdado Cabello a également estimé que l’appel d’Edmundo Gonzalez Urrutia au soutien à l’armée était resté sans réponse, assurant que “le calme régnait dans les casernes”. Les forces de sécurité sont déployées massivement dans les rues depuis dimanche.

 
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