En novembre 1984, le mouvement valaisan ultra-conservateur, le Renouveau Rhodanien, invite Jean-Marie Le Pen à une réunion à l’aula de l’ancien collège de Sion. Quelque 700 personnes étaient présentes cette soirée dont le prix d’entrée était de 10 francs, comme le rappelle « Le Nouvelliste », qui couvrait alors l’événement.
Sa visite en Valais s’est accompagnée d’une polémique sur la pertinence d’une telle invitation, d’autant que deux membres du gouvernement cantonal avaient participé à la soirée. Le Parti socialiste s’étonne «dans un canton qui se dit démocrate, qu’on accepte quelqu’un dont les propos sont constamment une invitation au racisme, à l’antisémitisme et au nazisme».
Alors qu’il parlait d’avortement et de sexualité, la prestation du leader du Front national a été interrompue par deux manifestants du Bas-Valais, ce qui a déclenché un début de bagarre. Le député chrétien-démocrate Bernard Varone est intervenu pour séparer les protagonistes, mais c’est lui qui a finalement été jeté à terre, giflé et agressé, avant d’être expulsé de la salle.
Il avait porté plainte pour « atteinte à l’honneur, voies de fait et blessures corporelles » contre l’organisateur de la soirée et un garde du corps de Jean-Marie Le Pen. Mais l’affaire s’est soldée par un non-lieu en 1986.
A cette époque, Jean-Marie Le Pen était également venu la veille à Lausanne devant le club Efficience, l’association des cadres et chefs d’entreprise de Lausanne, où une vingtaine de manifestants avaient été expulsés par la police.