Après 50 ans, un nouveau champ des possibles pour Pinard

Après 50 ans, un nouveau champ des possibles pour Pinard
Après 50 ans, un nouveau champ des possibles pour Pinard

En célébrant les 50 ans de l’entreprise et en intégrant un nouveau partenaire, l’entreprise a laissé échapper « et Frères » de son image de marque. Ce faisant, Pinard se concentre sur le créneau des fleurs séchées comme un nouveau champ de possibles.

D’ici deux ans, on estime qu’elle sera en mesure de générer 10 pour cent du chiffre d’affaires de l’entreprise, jusqu’à présent spécialisée dans la culture de fleurs annuelles et dans les services d’aménagement et d’entretien paysager.

Une histoire de familles (avec un s)

C’est l’ancêtre Jérôme Pinard qui a ouvert le bal des transformations internes en se lançant dans le maraîchage avec la fraise comme spécialité. Alors que la vie agricole se vivait traditionnellement au rythme de la production laitière sur les terres pinardes, ce passage de l’élevage à la culture était en soi une petite révolution.

En 1975, lors de la création de Pinard et Frères, les animaux cèdent entièrement la place aux plantes.

De génération en génération, le maraîchage s’est transformé en production de fleurs annuelles. De l’horticulteur au paysagiste, il n’y avait qu’un pas…

Des trois frères associés de la troisième génération, Gabriel, Julien et Benoît Pinard, les deux premiers ont embrassé une nouvelle carrière. Le troisième a trouvé une alliée en la personne de Cynthia Gagné, sa compagne et horticultrice de formation. En 2018, elle acquiert la totalité de ses parts dans l’entreprise où elle exerce déjà ses activités depuis une douzaine d’années.

« Cynthia et moi nous sommes retrouvés en pleine pandémie, et c’est à ce moment-là que je me suis découvert comme entrepreneur », raconte Benoit Pinard. Alors que l’entreprise perdait une part importante du savoir-faire de ses frères, il assume le rôle de directeur général tout en cultivant l’esprit de l’entreprise familiale. Cela survient à l’aube d’une période d’incertitude économique mondiale.

On le sait désormais : cette pandémie a donné le goût des couleurs, tant dans les arcs-en-ciel accrochés aux fenêtres que dans les fleurs plantées dans le jardin. La production a explosé, à tel point qu’il a fallu sacrifier les ventes au détail, qui ne représentaient qu’une petite partie du marché.

Le couple s’apprête désormais à conclure un pacte d’actionnariat avec Gabriel Chênevert. Il travaille dans le secteur de l’aménagement paysager et de l’entretien depuis sept ans. Il suit les traces de sa mère, une employée de longue date dédiée à l’entretien des fleurs dans les serres.

L’arrivée de Garbiel Chênevert (à droite) complète l’équipe d’actionnaires formée jusqu’à présent par Benoît Pinard et Cynthia Gagné. (Sylvain Mayer/Le Nouvelliste)

« Lorsque la COVID est arrivée, j’ai donné cette chance aux gens. J’ai délégué et j’ai laissé les gens prendre de l’espace», estime le seul descendant de Jérôme Pinard à participer à la destinée de la ferme ancestrale, 50 ans après sa fondation.

L’arrivée de Gabriel Chênevert perpétue néanmoins « l’essence familiale de l’entreprise ». Dans ce tournant, on abandonne le « et Frères » de la marque. Toutefois, Pinard (en bref) continue de s’appuyer sur un « rouage humain » pour entrer pleinement dans cette phase entrepreneuriale.

La fleur séchée au goût moderne

Chez Pinard, fini le bouquet terne et poussiéreux déposé dans un vase en grès qui trônait dans le salon de nos grand-mères. Pour la nouvelle artisane de fleurs séchées, Cynthia Gagné, tout commence par une intention.

On ne fait pas pousser une fleur destinée à la conservation en la séchant de la même manière que des fleurs fraîches, explique-t-elle. De plus, tous les cultivars ne conviennent pas pour créer une belle décoration durable une fois séchés.

Afin de perfectionner cet art unique, l’horticultrice a parcouru la avec son compagnon et son conjoint pendant trois semaines l’hiver dernier. Leur quête : le savoir-faire d’artisans spécialisés dans la production de fleurs cultivées dans le but d’être séchées.

Cynthia et Benoît reviennent avec une foule d’idées à expérimenter pour obtenir des gerbes de fleurs toutes plus colorées les unes que les autres, récoltées à leur apogée et séchées dans des conditions optimales.

Le couple d’entrepreneurs a senti le pouls d’une clientèle conquise par leur présence au marché Godefroy, durant trois week-ends de décembre. Leurs bouquets et couronnes de fleurs, d’herbes et de feuilles d’eucalyptus ont été globalement bien accueillis.

« Il y a beaucoup de gens qui sont venus, qui nous ont dit : on vous a vu sur les réseaux sociaux et on est venu pour vous. Un client est même venu trois fois acheter des bouquets», rapporte Benoit Pinard au terme de cette première expérience marketing.

Une saison de production prolongée

Avec cette nouvelle corde à son arc, Pinard envisage un élargissement de sa saison de production axé sur l’efficacité énergétique. Une fois la saison florale annuelle terminée, les serres et les champs trouvent une nouvelle vocation en accueillant des cultivars sélectionnés pour leur couleur et leur résistance.

Un bouquet aux couleurs délicates destiné à une future mariée. (Sylvain Mayer/Le Nouvelliste)

Pas besoin de chauffage ni d’éclairage artificiel. L’utilisation de pesticides est quasi inexistante dans cette culture, contrairement à celle des fleurs fraîches qui en nécessitent pour leur conservation. De plus, nous ciblons un marché local de détaillants pour distribuer cette production.

Dans cette étape actuelle de recherche et développement, le marché ciblé par le grossiste en fleurs s’oriente vers les fleuristes, les entreprises de décoration ou d’événementiel. Lors de notre visite, Cynthia Gagné venait de confectionner toute une gamme de bouquets pour une réception de mariage : bouquet de mariée, boutonnières et centres de table assortis.

Pour la vente au détail en ligne, nous avons acquis un nouveau nom de domaine avec pinard.ca. Des bouquets aux noms évocateurs de cocktails colorés sont proposés toute l’année. Prochain test marketing : le moment fort de la Saint-Valentin.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Pionnière, l’UE est appelée à lâcher prise sur ses exigences en matière de durabilité
NEXT Le Golfe du Mexique rebaptisé « Golfe d’Amérique »