L’Italie cherche à relancer la natalité, en baisse depuis plus de trente ans

L’Italie cherche à relancer la natalité, en baisse depuis plus de trente ans
L’Italie cherche à relancer la natalité, en baisse depuis plus de trente ans

En Europe, la baisse du nombre de naissances suscite une inquiétude croissante, et l’Italie en est un exemple particulièrement frappant. Depuis deux ans, le gouvernement a mis en place des mesures pour encourager la natalité, mais leurs effets sont-ils déjà visibles ?

Avec un solde naturel négatif depuis plus de trente ans, le pays enregistre un déclin continu de sa population. En 2023, seuls 379 000 enfants sont nés, soit une baisse de 34 % en quinze ans, et 2024 pourrait marquer un nouveau record à la baisse.

Cette tendance, amorcée dans les années 1970 avec une fécondité tombant en dessous de deux enfants par femme, s’est aggravée depuis. Aujourd’hui, le taux reste figé sous la barre des 1,5, bien en dessous du seuil nécessaire pour assurer le renouvellement des générations, indique Alessandro Rosine, professeur de statistiques sociales à l’Université catholique de Milan, lundi dans La Matinale de la RTS.

Une seule allocation

Face à cette crise démographique, le gouvernement italien tente de réagir. Depuis 2022, une allocation unique a été mise en place, proposant de 54 à 189 euros par mois et par enfant jusqu’à la majorité.

Giorgia Meloni, à la tête du gouvernement, a également instauré une augmentation de 50 % de cette allocation pour 2025, ainsi qu’une prime de 1 000 euros pour chaque naissance cette même année.

Cependant, pour Gianpiero Dalla Zuanna, démographe et ancien sénateur démocrate, ces mesures, bien que prometteuses, restent insuffisantes : « Elles indiquent la bonne direction, mais elles manquent encore de substance et de vision d’ensemble ». Il juge que renforcer le congé parental, par exemple, est essentiel pour inciter les familles à avoir un deuxième enfant, surtout si les responsabilités sont mieux partagées au sein du couple.

Une économie qui ralentit les naissances

Au-delà des aides financières, les obstacles économiques jouent un rôle central dans cette crise des naissances. Julia Elle, influenceuse suivie par 570 000 personnes sous le pseudonyme Desperately Maman, évoque le poids des dépenses liées à la maternité et le manque de perspectives économiques pour les jeunes.

« Les nouvelles générations ne veulent plus se sacrifier pour devenir parents. Elles aspirent à une vie digne et pleine de sens, et la société doit permettre à celles qui choisissent la maternité de le faire dans la dignité », explique-t-elle.

Pour les spécialistes, les politiques natalistes ne peuvent réussir sans une transformation structurelle du marché du travail, telle que l’augmentation des salaires et la promotion de l’emploi féminin sont essentielles pour soutenir les initiatives en faveur des familles.

Antonino Galofaro/voie

 
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