Trump fait face à un conflit ouvert dans son camp

Trump fait face à un conflit ouvert dans son camp
Trump fait face à un conflit ouvert dans son camp
Donald Trump critique les éoliennes de la mer du Nord

Cette « guerre des mots » représentait « une première salve dans la bataille à long terme pour l’avenir du mouvement MAGA », a déclaré Flavio Hickel, professeur de sciences politiques au Washington College.

En première ligne du camp de la Silicon Valley : Elon Musk, l’homme le plus riche de la planète, qui a dépensé au moins 250 millions de dollars dans la campagne de Donald Trump. Le républicain l’a récompensé en le nommant à la tête d’une commission chargée de réduire les dépenses publiques, aux côtés d’un autre milliardaire, Vivek Ramaswamy.

Le patron de SpaceX et Tesla, naturalisé américain, a pris position en faveur des visas H1-B – largement utilisés par les entreprises de la Silicon Valley pour employer des travailleurs étrangers – en arguant que « pour amener le top 0 par l’immigration légale, 1 % des talents en ingénierie sont essentiel » pour les États-Unis.

Nativisme

Pour Flavio Hickel, Elon Musk, Vivek Ramaswamy et les autres magnats de la technologie qui ont soutenu Donald Trump sont « idéologiquement libertaires », s’opposant donc à l’interventionnisme de l’État et favorisant en outre certains tenants conservateurs comme la réduction du déficit public et l’immigration légale.

Les « MAGA » traditionnels, quant à eux, « semblent ne pas se soucier du budget », ajoute le professeur, et considèrent que le nativisme de Donald Trump, c’est-à-dire son opposition à l’immigration, représente « l’aspect le plus attractif » de son campagnes présidentielles.

Elon Musk, qui a qualifié ses détracteurs conservateurs de « bouffons méprisables », a promis de « faire la guerre » sur cette question des visas et s’est en retour attiré les foudres de la faction adverse.

Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump à la Maison Blanche, a menacé sur son podcast d’« arracher la tête » du patron de Tesla.

Pour ce partisan d’une ligne dure sur l’immigration, les partisans milliardaires de Donald Trump n’ont jamais vraiment compris ce qui rendait le magnat new-yorkais si attractif auprès des électeurs de la classe ouvrière, et ces « récents convertis » devraient « prendre du recul et étudier » la position traditionnelle « MAGA ». .

Steve Bannon a également fustigé les entreprises de la Silicon Valley qui, selon lui, ont « éviscéré la classe moyenne » aux Etats-Unis, en laissant des étrangers occuper certains postes.

Pragmatisme

Mais dans cette guerre de tranchées, Donald Trump a choisi son camp – celui de la tech – en défendant les visas H1-B, et a ainsi suscité l’étonnement chez certains de ses partisans.

Pour le politologue Donald Nieman, il faut reconnaître au président élu sa capacité à rassembler une coalition plus large que par le passé, même si cela rend les conflits plus probables.

Giorgia Meloni en route pour rendre visite à Donald Trump à Mar-a-Lago

“Il sait qu’il doit réussir sur l’économie – le sujet qui l’a amené à la Maison Blanche”, et il n’y aurait donc aucun intérêt politique à “tirer dans les jambes” de la tech, estime le professeur de l’université de Binghamton.

Le mouvement « MAGA » a peut-être définitivement changé de visage avec cet afflux financier en provenance de la Silicon Valley, et Donald Trump, qui a fait preuve de pragmatisme idéologique par le passé, pourrait choisir d’ignorer la frange la plus à droite sur des questions épineuses.

Mais pour certains, cette fracture qui s’est ouverte entre les deux factions trumpistes se terminera mal pour Elon Musk, car le futur président républicain est conscient que son véritable pouvoir a toujours résidé dans le soutien apporté par les classes populaires.

 
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