Des fêtes désastreuses pour les commerçants du Quartier Latin

La période des fêtes a été particulièrement désastreuse pour de nombreux commerçants du Quartier Latin, certains ayant connu les pires ventes de leur vie.

«Mon bar vient de connaître les pires soldes des Fêtes de son histoire», déplore Martin Guimond, le propriétaire de la Brasserie le Saint-Bock située sur la rue Saint-Denis, tout près de l’Ontario.

Certains commerçants du Quartier latin ont vécu la pire période des fêtes de leur histoire le 4 janvier 2024. Sur la photo, Martin Guimond, propriétaire du Saint-Bock. PHOTO OLIVIER FAUCHER

PHOTO OLIVIER FAUCHER

Par exemple, samedi en début de soirée, son bar ne comptait que deux clients… pour cinq salariés.

La situation est telle qu’il n’exclut pas de devoir fermer si le trafic n’augmente pas rapidement. Il se donne 100 jours pour y parvenir.

D’ici là, il devra licencier certains salariés et réduire les horaires d’ouverture déjà raccourcis.

Employés à la maison

Plus bas à Saint-Denis, le copropriétaire du salon de coiffure Upcuts, Aziz Zoubi, a fait « cette année 50 % de coupes en moins pendant les fêtes de fin d’année que l’année dernière ».

Certains commerçants du Quartier Latin ont vécu la pire période des fêtes de leur histoire le 4 janvier 2024. Sur la photo, Aziz Zoubi, copropriétaire du salon de coiffure upcuts. PHOTO OLIVIER FAUCHER

PHOTO OLIVIER FAUCHER

Il a dû garder ses employés chez lui et convaincre son propriétaire de ne pas augmenter le loyer. Il n’aurait pas pu payer. «Cela aurait été l’équivalent de me mettre à la porte», explique-t-il.

Les temps sont si durs pour les commerçants du secteur que beaucoup sont même incapables de payer leur contribution annuelle à la Société de développement commercial (SDC), qui coûte entre 4 000 et 5 000 dollars.

Sur le « respirateur artificiel »

« Le Quartier Latin est sous assistance respiratoire », s’inquiète Martin Guimond, qui compare la rue Saint-Denis à « un village fantôme rempli de déchets ».


Certains commerçants du Quartier Latin ont connu la pire période des fêtes de leur histoire alors que leurs voisins ont fermé les uns après les autres le 4 janvier 2024. PHOTO OLIVIER FAUCHER

PHOTO OLIVIER FAUCHER


Fêtes du Quartier Latin

Certains commerçants du Quartier Latin ont connu la pire période des fêtes de leur histoire alors que leurs voisins ont fermé les uns après les autres le 4 janvier 2024. PHOTO OLIVIER FAUCHER

PHOTO OLIVIER FAUCHER

Rats, mauvais ramassage des ordures, saleté, travail incessant, inflation, cohabitation avec les sans-abri et consommation de drogue sont parmi d’autres difficultés évoquées par les commerçants rencontrés par le Journal.

«Le quartier a besoin de leadership pour pouvoir à nouveau avancer», estime Jean-Yves Mas, propriétaire et exploitant Le Psy, un bar à vins et fromages, avec sa compagne Martine Daigneault.


Fêtes du Quartier Latin

Certains commerçants du Quartier latin ont vécu la pire période des fêtes de leur histoire le 4 janvier 2024. Sur la photo, Martine Daigneault et Jean-Yves Mas, propriétaires du bar Le Psy. PHOTO OLIVIER FAUCHER

PHOTO OLIVIER FAUCHER

De leur côté, les Fêtes se sont globalement bien déroulées. Reste que M. Mas estime que les commerçants ont été « abandonnés par la SDC », qui a changé plusieurs fois de directeur général ces dernières années.

«Le Quartier Latin est très différent de ce qu’il a été ces dernières années», reconnaît Julien Vaillancourt, qui a pris les rênes de la SDC en septembre dernier.
.

Le dirigeant se montre cependant optimiste : il compte notamment offrir davantage de services à ses membres, rechercher davantage de subventions et tisser des liens plus étroits avec des organismes d’aide aux sans-abri.

Avec Olivier Faucher.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Mise en place d’un péage urbain malgré l’opposition de Trump
NEXT Réunion de crise face aux glaces, nuit très difficile attendue