(Damas) Les forces de sécurité syriennes ont lancé jeudi une “opération de recherche” à Homs, une ville du centre de la Syrie, ont annoncé les médias officiels, ciblant les quartiers de la minorité alaouite dont est issu le clan Assad, selon une information. ONG.
“Le ministère de l’Intérieur, en coopération avec le Département des opérations militaires, lance une opération de ratissage à grande échelle dans les quartiers de Homs”, a indiqué un responsable sécuritaire cité par l’agence Sana.
L’opération vise “les criminels de guerre et les personnes impliquées dans des crimes, qui ont refusé de remettre leurs armes et de se rendre dans des centres de régularisation” ainsi que “des fugitifs, des munitions et des armes cachées”, selon cette source.
Les autorités ont ajouté qu’elles avaient été informées que des membres des « milices d’Assad » se trouvaient toujours dans certains quartiers de Homs et n’avaient pas remis leurs armes au nouveau pouvoir.
Depuis l’offensive éclair menée par les rebelles islamistes qui leur a permis de prendre le pouvoir en décembre, le gouvernement de transition enregistre les anciens conscrits et militaires et leur demande de remettre les armes.
Les autorités ont imposé un couvre-feu dans certains quartiers et envoyé des troupes d’infanterie et des « forces blindées » pour rechercher « ceux qui refusent de régulariser leur situation et de remettre leurs armes » à Homs, a rapporté Sana.
Le ministère de l’Intérieur a appelé les habitants des quartiers à majorité alaouite à « rester chez eux et coopérer pleinement avec nos forces ».
“Un char est entré dans notre quartier et nous avons entendu des appels par haut-parleurs nous demandant de nous éloigner des fenêtres, ainsi que des tirs nourris”, a déclaré à l’AFP un témoin du quartier d’Akrama, sous couvert d’anonymat.
“Nous avons entendu dire qu’ils entraient dans les maisons et les fouillaient, et que des jeunes hommes y étaient arrêtés”, a-t-il ajouté.
Unité « menacée »
Cette opération vise majoritairement des quartiers alaouites, branche minoritaire de l’islam chiite dont est issu le président déchu Bachar al-Assad, a expliqué à l’AFP Rami Abdel Rahman, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme. .
“La campagne vise à rechercher d’anciens membres de la shabiha [milices pro-gouvernementales] et ceux qui ont organisé ou participé aux manifestations alaouites la semaine dernière, que l’administration considère comme une incitation contre son autorité », a-t-il déclaré.
“Ce qui se passe aujourd’hui à Homs, la violation des maisons et les menaces de mort sectaires […] menace l’unité de la Syrie », a déclaré sur Facebook Mouna Ghanem, une ancienne opposante au régime renversé.
Nous devons nous unir […] et faire comprendre à tout le monde que nous n’accepterons pas un nouvel Assad.
Mouna Ghanem, ancienne opposante au régime renversé
Le 25 décembre, des milliers de personnes ont manifesté dans plusieurs régions syriennes après la diffusion d’une vidéo montrant une attaque contre un sanctuaire alaouite dans le nord.
L’AFP n’a pas pu vérifier l’authenticité de la vidéo, mais le ministère de l’Intérieur a indiqué qu’elle était “ancienne et datait de la libération d’Alep”, la principale ville du nord de la Syrie, début décembre.
Malgré les assurances répétées des nouvelles autorités, les Alaouites craignent des représailles, en tant que minorité religieuse et en raison de leur proximité avec la famille Assad.
La semaine dernière, les forces de sécurité ont lancé une opération contre les combattants pro-Assad dans la province côtière de Tartous, fief alaouite, après des combats meurtriers avec des hommes armés affiliés à l’ancien pouvoir.