Au Royaume-Uni, sept médecins généralistes sur dix souffrent d’une érosion progressive de leur empathie envers leurs patients, selon une enquête publiée jeudi par le quotidien « The Guardian ». L’enquête a été réalisée par la Medical and Dental Defence Union of Scotland (MDDUS), une organisation de soutien aux professionnels de la santé, auprès de 1 855 médecins à travers le Royaume-Uni. Il en ressort que 71 % des médecins généralistes et 62 % des médecins en général déclarent avoir souffert d’usure de compassion.
Dans le détail, ce sont les médecins les plus jeunes, âgés entre 25 et 34 ans, qui sont les plus touchés par ce phénomène. Les médecins généralistes sont « particulièrement vulnérables » à ce syndrome en raison de leur « exposition prolongée aux souffrances et aux traumatismes des patients » et de leur lourde charge de travail, a déclaré le Dr John Holden, qui travaille pour le MDDUS, cité dans l’article du Guardian.
Ainsi, 85 % des médecins généralistes ayant eu des idées suicidaires attribuaient cette situation à leurs conditions de travail, qu’ils jugeaient dégradées par le manque de moyens. De plus, près de la moitié (44 %) des participants à l’enquête craignent que l’usure de compassion les rende plus susceptibles de commettre une erreur médicale. En fin de compte, c’est la sécurité des patients qui est en jeu, a prévenu John Holden.
Le nouveau gouvernement travailliste, élu début juillet, a fait de la relance du système de santé publique (NHS) une priorité, épuisé par de gigantesques listes d’attente de patients pour obtenir un traitement et une hémorragie de professionnels. Il a ainsi promis de débloquer des ressources supplémentaires, à hauteur de 22,6 milliards de livres (25 milliards de francs), d’ici 2026.