La tâche se complique pour le Premier ministre français François Bayrou, qui poursuit jeudi ses consultations pour former un gouvernement, mais doit faire face aux exigences de la gauche et de l’extrême droite, et à la menace du parti de droite LR de ne pas entrer. il.
François Bayrou a proposé mercredi de réunir jeudi à 14h00 à Matignon les présidents des partis et groupes politiques, hors Rassemblement national (extrême droite) et La France Insoumise (gauche radicale), pour « les éclairer et (les) entendre ». sur les orientations » que devra suivre le futur gouvernement.
« Éclairer » et « entendre »
“Avant de proposer au président de la République une composition du gouvernement, je souhaite vous rencontrer pour vous éclairer et avoir votre avis sur les orientations que nous devons suivre”, a écrit le Premier ministre dans une lettre adressée aux partis, à la fin de plusieurs consultations avec chacune des forces politiques.
La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet et son homologue au Sénat, Gérard Larcher, étaient également invités à cette réunion.
Le président Emmanuel Macron devait recevoir à nouveau M. Bayrou mercredi avant de quitter Paris jusqu’à dimanche pour se rendre à Bruxelles, Mayotte, Djibouti et en Ethiopie, a indiqué son entourage.
“Cela avance”, a déclaré un proche de M. Macron à l’issue des réunions de mardi.
Alors que François Bayrou tente de présenter une équipe resserrée d’environ 25 ministres avec des personnalités de gauche, du centre et de droite, selon des sources parlementaires, le parti de droite Les Républicains (LR) a posé des conditions.
Le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau a estimé mercredi que les conditions “ne sont pas réunies” pour qu’il reste au gouvernement.
S’exprimant au nom de son parti, il a expliqué que LR “va essayer de voir dans les prochains jours si un certain nombre d’obstacles sont levés”. “Ce serait dommage que le gouvernement se déplace à gauche alors que la France est à droite”, a prévenu M. Retailleau, qui a rencontré M. Bayrou dans la matinée.
La fusillade est également venue de l’extrême droite, avec plusieurs refus sur des noms exprimés, dont celui de l’ancienne Première ministre Élisabeth Borne, car ils “n’incarnent pas la rupture” souhaitée par les Français, a déclaré la députée du Rassemblement national (RN) Laure Lavalette. .
Menaces de censure
Au-delà de cela, ce sont les menaces de censure de plus en plus clairement exprimées qui ont fait monter les enjeux.
« Si François Bayrou ne prend pas en compte les erreurs qu’a pu commettre Michel Barnier, tant sur la forme que sur le fond, il se dirigera aussi vers les mêmes conséquences, c’est-à-dire tôt ou tard vers la censure », a prévenu le vice-président. du RN Sébastien Chenu.
François Bayrou, “heure après heure, écrit l’histoire de sa propre censure”, a déclaré mercredi la patronne des Écologistes, Marine Tondelier, pour qui “les entrées ratées ne peuvent être rattrapées”.
“S’il vient nous proposer le même budget que celui proposé par M. Barnier, c’est-à-dire qu’on change juste les gens, mais on a (…) les mêmes budgets, les mêmes difficultés pour les Français, on censure ce budget”, a insisté le communiste Fabien Roussel, dont le groupe envisage de voter la censure dès la déclaration de politique générale, le 14 janvier.
(AFP)