“Il n’y a rien de terroriste chez Brahim Chnina”, a argué mardi soir Nabil Ouchikli, l’un des conseillers du père de l’écolière dont le mensonge a déclenché la “campagne de haine” contre le professeur d’histoire-géographie.
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« Quel est le but de ce procès ? Est-ce le symbole ? Est-ce que cela fait l’histoire ? Est-ce qu’il s’agit de réparer les victimes ? Est-ce pour apaiser l’opinion publique ? Pour plaire aux médias ? Ou est-ce Brahim Chnina qu’il faut juger ? » a demandé une autre de ses conseillères, Louise Tort.
“Cela fait quatre ans qu’il s’excuse, pleure, fait pipi dessus”, a poursuivi l’avocat avant de déplorer : “Ses excuses ne fonctionneront jamais, nous n’en voulons pas”.
Le Parquet national antiterroriste a requis lundi 10 ans de réclusion criminelle, avec une période de sûreté aux deux tiers, contre le Marocain Brahim Chnina, 52 ans, poursuivi pour association de malfaiteurs terroriste (AMT), ainsi qu’une interdiction de séjour sur le territoire français ( ITF).
Contre Abdelhakim Sefrioui, 65 ans, vétéran du militantisme islamiste, fondateur de l’association pro-Hamas (aujourd’hui dissoute) « Collectif Cheikh-Yassine », également poursuivi pour l’AMT, le parquet a requis 12 ans de réclusion criminelle avec également une peine des deux tiers. période de sécurité.
L’AMT est passible de 30 ans d’emprisonnement.
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“Trop gros pour lui”
Dans sa loge, Brahim Chnina, qui paraît bien plus âgé que son âge, semble recroquevillé sur lui-même. “Il est écrasé par l’horreur du crime trop grand pour lui”, explique M. Tort.
Les 7 et 8 octobre 2020, Brahim Chnina a publié des messages et des vidéos dénonçant Samuel Paty comme « malade ». Il n’a pas hésité à communiquer le nom du professeur et l’adresse de son collège sur les réseaux sociaux.
M. Sefrioui a réagi à ses messages dans la soirée du 7 octobre et s’est rendu le lendemain avec Brahim Chnina au collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) pour demander des sanctions contre Samuel Paty. Il a lui-même publié une vidéo où le professeur est traité de « voyou ».
Cependant, ont souligné les avocats des deux hommes, ils ne connaissaient pas Abdoullakh Anzorov et ne l’avaient jamais rencontré.
Dès lors, se demande la défense, le délit d’association de malfaiteurs terroriste peut-il être appliqué à l’encontre de ces deux accusés ?
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Pour le procureur de la République, l’AMT accusée des deux hommes était constituée parce que leur campagne numérique contre Samuel Paty était « concertée » et constituait un « ciblage viral et violent du professeur » alors même que la menace terroriste a été relancée par la republication des caricatures. de Mahomet par Charlie Hebdo, en septembre 2020, à l’occasion de l’ouverture du procès des attentats de janvier 2015 contre la rédaction de l’hebdomadaire satirique et du magasin Hyper Cacher.
“Le directeur de la publication de Charlie Hebdo devrait être poursuivi pour l’AMT car la rédaction savait que la republication (des caricatures) encouragerait le terrorisme”, ose Nabil Ouchikli, en faisant référence à l’attentat du 25 septembre 2020 près des anciens locaux de l’hebdomadaire. . « C’est une démonstration de l’absurde », se corrige-t-il tardivement.
« Brahim Chnina est un père qui croyait en sa fille. Ce n’est pas un crime. Sa vidéo n’est pas un crime”, assure Frank Berton, un autre avocat de l’accusé, qui fait appel au “courage” de la cour d’assises spéciale de Paris pour acquitter son client.
« Soit vous cédez à l’opinion publique et à son cortège, soit vous faites ce qu’il y a de plus dur, c’est-à-dire juger. Jugez un tel homme, que nous voulons voir comme un terroriste», insiste M. Berton.
“Samuel Paty est mort du terrorisme et acquitter Abdelhakim Sefrioui n’y changera rien”, a déclaré Vincent Brengarth, l’un des avocats du prédicateur.
Les arguments finaux de la défense sont attendus mercredi après-midi.
Le verdict est attendu jeudi soir ou vendredi.