Corée du Sud | La Cour constitutionnelle lance un examen de la destitution du président déchu

(Séoul) La Cour constitutionnelle sud-coréenne tient lundi une première réunion pour discuter du calendrier de la procédure de destitution de Yoon Suk-yeol, président évincé par le Parlement pour sa tentative ratée d’imposer la loi martiale.


Publié à 17h42

Mis à jour à 21h53

Kang Jin-kyu

Agence -Presse

La Cour constitutionnelle a environ six mois pour se prononcer sur la validité de cette motion adoptée samedi soir par les députés, qui ont ainsi suspendu le leader impopulaire et sanctionné la brève loi martiale de la nuit du 3 au 4 décembre qui avait stupéfié le pays et précipité son mandat. automne.

S’il est confirmé, M. Yoon sera destitué et une élection présidentielle devra avoir lieu dans les deux mois. Le gagnant sera investi le lendemain du résultat, sans la période de transition habituelle.

Durant cette période pouvant aller jusqu’à huit mois, le Premier ministre Han Duck-soo assurera l’intérim. Dans ses premiers mots en tant que dirigeant intérimaire, il s’est engagé à faire tout son possible pour assurer une « gouvernance stable ».

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PHOTO LEE JIN-MAN, ARCHIVES ASSOCIÉES PRESSE

Le Premier ministre Han Duck-soo

Le président de la Cour, Moon Hyung-bae, a promis peu après le vote une « procédure rapide et équitable ».

La Cour constitutionnelle compte normalement neuf juges, mais trois d’entre eux ont pris leur retraite en octobre sans être remplacés, en raison de l’impasse politique dans laquelle se trouve le pays.

Six voix étant nécessaires pour entériner une destitution, un jugement unanime sera nécessaire pour révoquer Yoon Suk-yeol.

Mais selon la plupart des experts, l’issue ne fait guère de doute, tant les violations de la Constitution et de la loi reprochées à M. Yoon sont flagrantes.

Le chef de l’opposition Lee Jae-myung a déclaré dimanche qu’une décision rapide était “le seul moyen de limiter les troubles nationaux et d’alléger les souffrances du peuple”.

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PHOTO LEE JIN-MAN, ARCHIVES ASSOCIÉES PRESSE

Lee Jae-myung, chef de l’opposition

Star politique empêtrée dans des affaires qui pourraient lui coûter son éligibilité, M. Lee fait figure de favori parmi les analystes en cas de nouvelle élection. En 2022, il a perdu contre M. Yoon avec la marge la plus étroite de l’histoire de la Corée du Sud.

Lee Jae-myung a été reconnu coupable en novembre de violation des lois électorales, mais le verdict a été suspendu. S’il est reconnu coupable, il ne pourra plus comparaître.

S’il était toutefois élu avant la décision, les débats seraient interrompus, en raison de l’immunité présidentielle.

Enquête pour « rébellion »

Yoon Suk-yeol a stupéfié le pays en déclarant par surprise la loi martiale et en envoyant l’armée au Parlement pour le museler, avant de reculer à peine six heures plus tard sous la pression de l’Assemblée nationale et des manifestants. .

Le chef de son Parti du pouvoir populaire (PPP), Han Dong-hoon, a annoncé sa démission lundi lors d’une conférence de presse, présentant ses « sincères excuses à tous ceux qui ont souffert à cause de la loi martiale ».

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PHOTO FOURNIE PAR YONHAP, ARCHIVES DE L’AGENCE FRANCE-PRESSE

Han Dong-hoon, chef du Parti du pouvoir populaire

M. Han avait publiquement soutenu la motion de destitution. “Je ne regrette toujours pas” son adoption, a-t-il assuré.

L’impopulaire dirigeant déchu, 63 ans, fait désormais l’objet d’une enquête pénale pour « rébellion », un crime théoriquement passible de la peine de mort, et n’est plus autorisé à quitter le pays.

L’ancien procureur vedette a « refusé » de comparaître devant le tribunal dimanche, les procureurs ayant annoncé qu’ils le convoqueraient une seconde fois.

Si sa destitution est confirmée, il deviendrait le deuxième président sud-coréen officiellement démis de ses fonctions, après Park Geun-hye en 2017.

Formulairemoi Park, accusé de corruption, la Cour a ratifié la décision du Parlement 92 jours après son vote.

Il existe cependant un précédent inverse. En mars 2004, les députés ont également adopté une motion de destitution contre Roh Moo-hyun, mais celle-ci a été invalidée deux mois plus tard par la Cour constitutionnelle.

La Corée du Nord, qui tarde à réagir depuis le début des troubles chez son voisin, a qualifié lundi Yoon Suk-yeol de « chef de la rébellion », selon l’agence officielle KCNA.

Comme à son habitude, M. Yoon a également été qualifié de « marionnette » par les médias d’État nord-coréens, qui le considèrent comme étant sous la coupe des États-Unis.

 
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