Arrestation d’un général proche de Jair Bolsonaro

Arrestation d’un général proche de Jair Bolsonaro
Arrestation d’un général proche de Jair Bolsonaro

Coup d’État planifié au Brésil

Arrestation d’un général proche de Jair Bolsonaro

Un ancien ministre du président brésilien Jair Bolsonaro, accusé d’avoir « dirigé » un prétendu plan de coup d’État, a été arrêté samedi.

AFP

Publié aujourd’hui à 02:26 Mis à jour il y a 5 minutes

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Un ancien ministre de la Défense du président d’extrême droite Jair Bolsonaro, soupçonné d’avoir « dirigé » un prétendu plan de coup d’État et d’avoir tenté d’entraver l’enquête, a été arrêté samedi au Brésil.

Ministre en 2021-2022, le général Walter Braga Netto était le colistier de Jair Bolsonaro à l’élection présidentielle d’octobre 2022, perdue face à l’actuel chef de l’Etat de gauche, Lula.

L’arrestation a été ordonnée par le juge Alexandre de Moraes du Tribunal Suprême Fédéral (STF), en raison de la « participation très sérieuse » du général au projet de coup d’État, « dans un véritable rôle de direction, d’organisation et de financement, en plus des preuves pertinentes indiquant qu’il avait agi à plusieurs reprises pour faire obstacle à l’enquête. Le général Walter “Braga Netto a été arrêté”, a confirmé à l’AFP une Source policière.

«Participation active»

Fin novembre, la Police fédérale (PF) a recommandé d’inculper Jair Bolsonaro, 69 ans, et plusieurs de ses proches, pour leur implication présumée dans ce coup d’État planifié visant à empêcher l’investiture de Lula, dont le général Braga Netto.

Selon les éléments de l’enquête, Walter Braga Netto a « participé activement » à la tentative de faire pression sur les commandants des forces armées brésiliennes pour qu’ils « se joignent au projet de coup d’État ».

Le général serait également impliqué dans l’obtention et la fourniture de fonds pour des opérations de surveillance et dans « la planification d’enlèvements et, éventuellement, d’homicides de personnes dépositaires de l’autorité publique ».

« Prouver qu’il n’y a eu aucune entrave à l’enquête »

Il aurait également agi pour obtenir des informations protégées par le secret judiciaire sur le déroulement de l’enquête et aurait fait pression pour que « la participation des personnes mises en examen ne soit pas entièrement divulguée ».

Sa défense a assuré qu’elle serait en mesure de “prouver qu’il n’y a eu aucune entrave à l’enquête”.

Le général avait déjà fait l’objet d’une opération de police en février dans le cadre de l’enquête sur « l’organisation criminelle qui a agi dans la tentative de coup d’État », mais n’avait pas alors été écroué.

« Crimes d’abolition violente de l’État de droit »

La police estime que Jair Bolsonaro et 36 de ses proches devraient être poursuivis pour « les crimes d’abolition violente de l’État de droit, de coup d’État et d’organisation criminelle ».

Elle a rassemblé des preuves pendant deux ans et rédigé un rapport de 884 pages, désormais entre les mains du procureur Paulo Gonet, qui doit décider s’il y a lieu de poursuivre les demandes de mise en accusation.

Selon les enquêteurs, Jair Bolsonaro était « pleinement conscient » des « actes clandestins visant à abolir l’État de droit » et y avait « activement participé ». Il était également « pleinement au courant » d’une opération visant à assassiner Lula.

« Dague verte et jaune »

Outre le leader de gauche, d’autres assassinats étaient également planifiés, notamment Geraldo Alckmin, alors vice-président élu, et le juge de Moraes.

Baptisé « Dague verte et jaune », le projet visant à tuer Lula aurait été discuté dans la maison même du général Braga Netto. Et le plan a été imprimé au Planalto, le palais présidentiel, selon les enquêteurs.

Parmi les preuves recueillies par le PF figure également un manuscrit saisi au siège du Parti libéral (PL) de Jair Bolsonaro, appartenant à un conseiller de Walter Braga Netto.

Baptisé « Opération 142 », le document mentionne des options telles que « l’interruption du processus de transition », « l’annulation des élections » et la « prolongation des mandats ».

Une enquête sur Jair Bolsonaro

Lula l’a emporté de justesse au deuxième tour de l’élection présidentielle, fin octobre 2022, et a entamé son troisième mandat le 1er janvier 2023. Il avait déjà été président de 2003 à 2010.

Le coup d’État n’a pas eu lieu, mais le 8 janvier 2023, quelques jours après l’investiture de Lula, des milliers de partisans de Jair Bolsonaro ont envahi et vandalisé les bâtiments de Brasilia abritant la présidence, le STF et le Parlement.

Jair Bolsonaro, parti aux Etats-Unis quelques jours plus tôt, fait l’objet d’une autre enquête pour déterminer s’il était à l’origine de ces émeutes.

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