(Moscou) La Russie a revendiqué lundi la prise de deux villages dans l’est de l’Ukraine, où elle poursuit sa lente avancée, mais est elle-même affectée par des coupures de courant dans les zones frontalières après des bombardements ukrainiens.
Publié à 8h03
Mise à jour à 9h41
Les forces russes, qui profitent des difficultés de l’armée ukrainienne pour reconstituer ses rangs et obtenir davantage d’armes et de munitions de l’Occident, gagnent du terrain depuis des mois. Depuis samedi, ils ont revendiqué cinq villages dans plusieurs secteurs du front.
Selon le rapport quotidien du ministère de la Défense de lundi, les forces russes ont capturé le village de Novopokrovské dans la région de Donetsk et celui de Stepova Novoselivka dans la région de Kharkiv.
Le premier est situé près du saillant d’Ocheretyne, où les troupes russes ont réalisé des gains rapides ces dernières semaines, et le second en direction de Kupiansk, l’un des objectifs de l’offensive russe dans le nord-est.
Samedi et dimanche, l’armée russe avait déjà revendiqué la prise de trois autres villages, dont celui de Shumy, près de la ville minière de Toretsk, autre axe d’attaque actuel des forces russes à l’est.
Les autorités ukrainiennes ont annoncé lundi dans ce contexte avoir évacué plus de 700 habitants de Toretsk, mais près de 5.000 personnes restent dans la ville et « beaucoup d’entre elles tentent d’évacuer », a indiqué sur Telegram la police nationale.
240 000 personnes sans électricité
Les habitants de Toretsk interrogés la semaine dernière par l’AFP ont fait état de dizaines de bombardements russes quotidiens sur la ville, jusqu’à récemment relativement épargnée par les hostilités. La ville représente une barrière importante pour l’accès à Kramatorsk, l’objectif ultime du Kremlin dans le Donbass.
Selon le parquet ukrainien, deux femmes âgées ont été tuées et huit autres personnes ont été blessées dans un bombardement russe sur la ville d’Ukrainsk, dans la région de Donetsk, qui a endommagé un bâtiment administratif et des maisons.
Côté russe, des frappes de drones ukrainiens ont provoqué lundi des coupures d’électricité et d’eau pendant plusieurs heures dans la région frontalière de Belgorod, et pourraient en entraîner d’autres, selon les autorités locales.
«Depuis ce matin, à Belgorod, il y a des restrictions sur l’approvisionnement en énergie. Certaines parties de la ville connaissent des interruptions de l’approvisionnement en eau”, a déclaré le maire Valentin Demidov sur Telegram.
Les autorités des régions russes voisines de Koursk et de Voronej ont déclaré que des pannes de courant étaient également possibles après les frappes.
Le ministère russe de l’Energie a annoncé procéder à des réparations à Chebekino, ville frontalière régulièrement ciblée, et a précisé que 240 000 personnes étaient touchées par les coupures d’électricité.
Une fillette de quatre ans a été tuée et sept personnes blessées dans ces multiples attaques de drones ukrainiens qui ont touché des installations électriques et des habitations, a indiqué le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov.
Il a également signalé qu’un civil a été tué par un obus tombant sur une ferme du village de Novaya Tavoljanka.
Plans de paix
Le ministère russe de la Défense a annoncé avoir abattu 36 drones ukrainiens dans la nuit. Trois autres appareils ont été détruits dans l’après-midi au-dessus de la région de Belgorod.
La Russie a pour sa part intensifié ces derniers mois ses attaques contre les centrales électriques ukrainiennes, provoquant des coupures de courant dans tout le pays. Selon le président Volodymyr Zelensky, l’Ukraine a perdu la moitié de sa capacité énergétique à cause de ces frappes.
L’Ukraine est sur la défensive sur le front depuis l’échec de sa contre-offensive majeure l’été dernier et la chute de la forteresse d’Avdiivka en février. Elle a appelé l’Occident à fournir de toute urgence de nouveaux systèmes anti-aériens pour se défendre contre les frappes russes.
Fin juin, M. Zelensky avait assuré travailler sur un nouveau plan de sortie du conflit, avec pour objectif qu’il soit “soutenu par la majorité” de la communauté internationale.
Son homologue Vladimir Poutine a avancé sa propre solution : que l’Ukraine cède cinq régions partiellement occupées par Moscou et renonce à adhérer à l’OTAN. De facto une demande de capitulation, rejetée à Kiev comme chez l’Occident.
