le second tour opposera un réformateur à un ultraconservateur

le second tour opposera un réformateur à un ultraconservateur
le second tour opposera un réformateur à un ultraconservateur

Vers un second tour des élections en Iran. Les candidats réformateur Massoud Pezeshkian et ultraconservateur Saïd Jalili se sont qualifiés pour le second tour de l’élection présidentielle en Iran, a annoncé samedi 29 juin le ministère de l’Intérieur.

“Aucun des candidats n’a pu obtenir la majorité absolue des voix” au premier tour de l’élection présidentielle et, « par conséquent, les premier et deuxième candidats » Le résultat sera déterminé par un second tour le 5 juillet, a déclaré Mohsen Eslami, porte-parole du département électoral du ministère, aux journalistes, selon l’AFP.

Sur 14 élections présidentielles organisées depuis la Révolution islamique de 1979, une seule a jusqu’à présent été décidée au second tour, en 2005.

Vers 09H45 (06H15 GMT), sur 19,07 millions de bulletins dépouillés, le député Massoud Pezeshkian recueillait 8,30 millions de voix et Saïd Jalili, ancien négociateur sur le nucléaire, 7,19 millions. Ils devançaient nettement le président conservateur du Parlement, Mohamad Baquer Ghalibaf, crédité de 2,68 millions de voix. Loin derrière, le quatrième candidat, Mostafa Pourmohammadi, seul religieux en lice, recueillait 158.314 voix.

Les électeurs sont invités à « prendre le vote au sérieux »

Les autorités n’ont pas encore publié de chiffres sur la participation, bien que quelque 61 millions d’électeurs soient appelés aux urnes vendredi. Le scrutin a été organisé à la hâte après la mort du président conservateur Ebrahim Raisi dans un accident d’hélicoptère le 19 mai.

Elle est suivie de près à l’étranger alors que l’Iran, poids lourd du Moyen-Orient, est au cœur de plusieurs crises géopolitiques, de la guerre de Gaza au dossier nucléaire, dans laquelle il s’oppose aux pays occidentaux.

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La plus haute autorité de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, avait appelé vendredi les électeurs à « Prendre le vote au sérieux et y participer ». Les opposants, notamment ceux de la diaspora, avaient appelé au boycott du vote.

Une forte participation était souhaitée par les autorités alors que l’élection présidentielle de 2021, à laquelle aucun candidat réformateur ou modéré n’avait été autorisé à concourir, avait été marquée par une abstention record de 51 %.

Deux personnalités aux profils différents

Ce second tour entre Massoud Pezeshkian et Saïd Jalili opposera deux personnalités aux profils et programmes très différents.

Agé de 69 ans et chirurgien de profession, Massoud Pezeshkian est député de Tabriz, la grande ville du nord-ouest de l’Iran, et dispose d’une expérience gouvernementale limitée, se limitant à avoir été ministre de la Santé de 2001 à 2005 dans le gouvernement réformateur de Mohammad Khatami.

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Il s’est fait connaître pour son franc-parler, n’hésitant pas à critiquer le gouvernement lors du mouvement de protestation déclenché par la mort en détention de Mahsa Amini en septembre 2022. Il prône également un réchauffement des relations entre l’Iran et les pays occidentaux, États-Unis en tête, afin de lever les sanctions qui affectent durement l’économie.

Pouvoirs restreints

A l’inverse, Saïd Jalili, 58 ans, est partisan d’une politique inflexible à l’égard de l’Occident. Il l’a démontré au cours des six années où il a dirigé les négociations sur le nucléaire iranien, entre 2007 et 2013. Tout au long de sa carrière, il a accédé à des postes clés au sein de la République islamique en bénéficiant de la confiance du guide suprême, l’ayatollah Khamenei. Il est actuellement l’un de ses deux représentants au Conseil suprême de sécurité nationale, la plus haute instance de sécurité du pays.

La presse iranienne a pris position samedi matin en fonction de son appartenance politique. « Vive l’espoir »titrait le journal réformateur Sazandegi en publiant une photo de Massoud Pezeshkian, alors que le quotidien gouvernemental Iran appelait à « Votez pour l’autorité de l’Iran ».

Quel que soit le résultat, l’élection devrait avoir des répercussions limitées car le président a des pouvoirs limités : il est chargé de mettre en œuvre, à la tête du gouvernement, les grandes orientations politiques fixées par le guide suprême, qui est le chef de l’État.

 
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