Rishi Sunak blessé et en colère par une insulte raciste

Rishi Sunak blessé et en colère par une insulte raciste
Rishi Sunak blessé et en colère par une insulte raciste

Keystone-SDA

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28 juin 2024 – 20h39

(Keystone-ATS) Le Premier ministre britannique Rishi Sunak s’est dit profondément « blessé » vendredi après avoir été la cible d’insultes racistes de la part d’un membre de Reform UK, le parti anti-immigration de Nigel Farage, qui a qualifié cela de « piège » en pleine campagne électorale.

Une semaine avant les élections du 4 juillet, la Quatrième chaîne a diffusé jeudi soir un reportage, réalisé grâce à une opération d’infiltration, dans lequel un militant du parti fondé par le champion du Brexit tient des propos racistes, notamment à l’encontre du chef du gouvernement conservateur, qui est d’origine indienne.

« Mes deux filles se retrouvent à voir et à entendre des gens de Reform UK, qui font campagne pour Nigel Farage, m’appeler un « putain de Paki ». Cela me fait mal. Et cela me met en colère », a déclaré Rishi Sunak vendredi, la voix brièvement brisée par l’émotion.

Nigel Farage, figure de l’extrême droite britannique qui rejette cette désignation, devra “répondre aux questions à ce sujet”, a ajouté le Premier ministre.

Il a expliqué avoir répété délibérément ces insultes « parce que c’est trop important pour ne pas dire clairement de quoi il s’agit ».

Le militant Andrew Parker, auteur de l’insulte, et un autre membre de la campagne Reform UK, ont été licenciés par Nigel Farage après la diffusion de ces images, captées au sein de l’équipe du parti dans la circonscription de Clacton-on-Sea (sud-est de l’Angleterre). ).

C’est dans cette station balnéaire qu’espère être élue cette figure de la campagne du Brexit, après avoir échoué à sept reprises à remporter un siège à la Chambre des communes.

Les sondages suggèrent que Reform UK arrivera en troisième ou quatrième position derrière le Parti travailliste et les conservateurs en termes d’intentions de vote.

Mais selon une étude publiée vendredi par le Daily Mirror, et réalisée mercredi et jeudi, donc avant la diffusion du rapport, Reform UK arriverait deuxième avec 21%, devant les conservateurs (18%), mais loin derrière le Labour (38%).

Commentaires homophobes

Andrew Parker a également suggéré que les nouvelles recrues de l’armée s’entraînent à tirer sur des migrants traversant illégalement la Manche à bord de petites embarcations.

Un autre membre de la campagne Reform UK a été filmé en train de faire des commentaires racistes puis homophobes, qualifiant le drapeau LGBT de « dégénéré ».

Sur la chaîne ITV, Nigel Farage a affirmé vendredi que « personne » n’avait fait plus que lui pour « chasser l’extrême droite » de la politique britannique.

« Et si vous voulez me faire du mal, vous me mettez en contact avec quelqu’un qui prétend être de mon côté et qui dit des choses méprisables », a-t-il poursuivi, se posant en victime d’une opération visant à le discréditer car son parti serait le seul à vouloir un vrai changement.

« Tout cela est une imposture complète et totale », a déclaré Farage, suggérant que l’acteur Andrew Parker jouait la comédie. « Je ne sais pas s’il a été payé ou non », « Je dis que c’est possible, je ne sais pas, il y a quelque chose qui ne va pas là-dedans », a déclaré Farage.

« Provoqué »

Mais Andrew Parker a distingué auprès de l’agence de presse britannique PA son activisme au sein de Reform UK et le métier d’acteur qu’il exerce à temps partiel.

Il a cependant affirmé avoir été « poussé » par son interlocuteur à tenir les propos qui ont été enregistrés.

Channel 4 a nié que M. Parker soit payé et a défendu son « journalisme rigoureux et impartial ».

« Nous avons rencontré M. Parker au siège du parti Reform UK, où il était militant », a précisé la chaîne, assurant l’avoir filmé à son insu et n’avoir payé personne pour ce reportage.

Le chef du parti travailliste Keir Starmer, pressenti pour devenir le prochain Premier ministre, s’est dit « choqué » par cette séquence et a mis en doute la capacité de Nigel Farage à diriger son parti.

Selon l’association antiraciste Hope Not Hate, en vue des élections législatives, Reform UK a dû renoncer à 166 candidats depuis le début de l’année, beaucoup d’entre eux ayant tenu des propos racistes ou offensants.

 
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