Intentions de vote à trois jours du premier tour regroupées dans notre compilateur – .

POLITIQUE – Le blitzkrieg touche (presque) déjà à sa fin. Vendredi à minuit, les 4.010 candidats et leurs entourages ne pourront plus tenter de faire changer d’avis les millions d’électeurs appelés dimanche 30 juin à se prononcer pour le premier tour des législatives anticipées.

D’ici là, il reste encore quelques tracts, des rassemblements dans les circonscriptions mais aussi un dernier grand débat télévisé. Après celui diffusé mardi sur TF1, France 2 organise le sien ce jeudi 27 juin à 21 heures. Gabriel Attal pour la majorité présidentielle, Jordan Bardella pour le Rassemblement national rencontrent un représentant du Nouveau Front populaire : Olivier Faure (PS).

N’en déplaise aux Républicains qui ont fait usage de la justice pour ajouter à ces confrontations, il y a bien trois camps qui s’affrontent dans cette élection. Cela se voit aussi dans les sondages d’intentions de vote qui se sont multipliés depuis l’annonce de la dissolution le 9 juin par Emmanuel Macron. C’est particulièrement visible dans notre compilateur présenté ci-dessous, qui présente les dernières intentions de vote réalisées par plusieurs instituts (Ifop, Elabe, Opinonway, Harris, Odoxa…).

La RN en tête

Après sa victoire triomphale aux européennes, l’extrême droite poursuit son avance. Avec plus de 36% (un score qui ne cesse d’augmenter), le Rassemblement national est crédité du double de son score aux législatives de 2022 ; il avait alors atteint 18,7% au niveau national, se qualifiant dans plus de 200 circonscriptions. Un total qui pourrait facilement doubler dimanche.

Construite en un temps record, l’alliance de gauche formée par le Nouveau Front populaire a elle aussi du dynamisme pour elle même si son score (28,5%) semble en baisse ces derniers jours. Non seulement elle est proche du score total de la gauche aux élections européennes (31,5%) mais elle est créditée de 3 points de plus que le NUPES en 2022 (25,7%). Aussi, elle devance largement la majorité présidentielle.

Prise de court par la dissolution annoncée par Emmanuel Macron et plombée par un bilan qui a déjà provoqué la perte de Valérie Hayer aux élections européennes, l’alliance Renaissance-Modem-Horizon dépasse péniblement les 20% (20,4%), loin des 25,6% de 2022.

Une Assemblée sans majorité absolue ?

Projection de ces résultats sur un éventuel second tour est compliquée dans la mesure où contrairement aux élections européennes, les législatives sont en réalité 577 élections locales où les configurations varient et où la localisation des candidats joue un rôle déterminant. Le niveau de participation jouera également un rôle important puisqu’un candidat arrivé troisième obtiendrait au moins 12,5% des inscrits. Avec une participation estimée ce jeudi à 63% (sondage Ipsos pour Le monde), il faut obtenir 19,9% pour se maintenir et donner naissance à une triangulaire.

Tous les instituts de sondage ne tentent donc pas de faire des projections sur la future Assemblée nationale. L’Ifop et Harris qui le font régulièrement donnent un bloc d’extrême droite avec un score moyen légèrement supérieur à 250 sièges ; c’est trois fois plus que dans l’Assemblée sortante (88 députés) mais insuffisant à ce stade pour obtenir la majorité absolue (289 sièges). Le Nouveau Front populaire est crédité de 165 sièges alors que la majorité ne dépasse pas 100 députés. Quatrièmement, les Républicains qui obtiennent moins de 8% des voix se voient attribuer une quarantaine de députés.

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