Le Beaujolais Nouveau, certains l’attendent, d’autres le craignent. Ce millésime, souvent mal-aimé, reste néanmoins peu connu. D’où vient-il réellement ? “La version officielle est la suivante : le 11 mars 1951, la réglementation concernant la vente des vins change. Un décret publié au Journal officiel précise que « les producteurs sont autorisés à sortir de leurs caves les vins issus de la récolte de l’année bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée à partir du 15 décembre de chaque année ». En désaccord avec cette publication, l’Union Viticole du Beaujolais demande l’autorisation de commercialiser ses vins en primeur. La demande est acceptée le 13 novembre 1951 et marque la naissance du Beaujolais Nouveau.», explique Simon Pirard, vigneron.
Malgré cette riche histoire de plus de 70 ans, les amateurs de vin sont déchirés par le goût de ce Beaujolais. En effet, ce vin n’a pas la réputation d’un « grand vin ». “Le Beaujolais Nouveau doit être pris pour ce qu’il est : un vin d’ami, un glou-glou, un vin jeune, sans autre prétention que de partager un verre entre amis. Cela représente surtout une bonne occasion de faire la fête ! Les pseudo-connaisseurs veulent retrouver dans les vins de l’ampleur, de la longueur, des arômes évolutifs… Bref, tous les bavardages autour de la plupart des bouteilles que nous ouvrons du Beaujolais Nouveau s’en moquent.», précise le vigneron, ajoutant que si le Beaujolais est devenu si populaire c’est aussi grâce à son caractère « ludique » et convivial.
Peut-on encore apprécier le goût de ce Beaujolais ? Comme souvent pour les vins, tout est une question de mariage. “Vin simple, assiette simple ! Quelques belles charcuteries, saucisses, rosette de Lyon… Servi un peu frais, il accompagne parfaitement une raclette ou une tartiflette.», conseille enfin le vigneron.
Dernière remarque : le Beaujolais Nouveau reste un vin simple, à boire tout au long de l’année. N’essayez pas de le garder, il n’est pas fait pour…