A une semaine d’un scrutin décisif, la France alimente le rythme d’une campagne enflammée – rts.ch – .

A une semaine d’un scrutin décisif, la France alimente le rythme d’une campagne enflammée – rts.ch – .
A une semaine d’un scrutin décisif, la France alimente le rythme d’une campagne enflammée – rts.ch – .

A une semaine du premier tour des élections législatives en France, la campagne bat son plein et mobilise largement : la participation s’annonce sans précédent depuis plus de 20 ans. Si l’extrême droite remporte toujours la victoire dans les sondages, la gauche reste unie et le camp présidentiel perd du terrain.

Largement en retard dans les sondages, le camp présidentiel réclame une barrière aussi bien à gauche qu’à l’extrême droite. Selon des sondages publiés dimanche par différents médias français, sa popularité est en baisse et à peine un électeur sur cinq compte voter pour un candidat macroniste dans les urnes.

Le Rassemblement national (RN) obtiendrait jusqu’à 36 % des voix. Il devance le Nouveau Front populaire (27 à 29,5 %), une large alliance de gauche allant du centre-gauche social-démocrate (PS, EELV) à l’extrême gauche (NPA).

Forte mobilisation attendue

A une semaine de ce scrutin, la population française semble mobilisée comme rarement ces dernières années pour un tel scrutin. Selon les projections, la participation pourrait atteindre 64%, un record depuis 2002.

Cette année-là, les élections interviennent un mois et demi après le choc de l’accession de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle. La participation ne dépasse pas les 60 % depuis 2007. En 2022, elle était même de 47,5 %.

Retraites et TVA « pas des priorités » pour le RN

Avant d’entamer la deuxième semaine de campagne, le président du RN Jordan Bardella cherche à jouer la carte de l’apaisement et veut fédérer la droite. La semaine écoulée a été marquée par de nombreux renoncements, souligne La Tribune Dimanchesans pour autant affecter la détermination de ses électeurs.

Le RN est notamment revenu sur l’abrogation de la réforme des retraites, promesse martelée lors de la campagne des élections européennes et sur laquelle il adopte désormais une position plus floue, affirmant qu’elle n’est « pas une priorité ». Il a également renoncé à suppression de la TVA sur une centaine de produits essentiels, se limitant désormais à une réduction de la TVA sur l’énergie et les carburants.

“Je veux être le Premier ministre de tous les Français, sans aucune distinction”, a déclaré l’eurodéputé d’extrême droite. Il a toutefois affirmé qu’il n’accepterait ce poste que s’il obtenait la majorité absolue aux élections législatives.

Une gauche en ordre de bataille

A gauche, aucun leader n’a officiellement annoncé son souhait de briguer le poste de Premier ministre. Principale figure de gauche lors des deux dernières élections présidentielles, le leader de La France insoumise (LFI, gauche radicale) Jean-Luc Mélenchon a refusé de « s’éliminer ou de s’imposer » en cas de victoire de la gauche au second tour le 7 juillet.

Quant au programme commun, adopté au lendemain des élections européennes du 9 juin et sur lequel chaque parti politique a fait des concessions, il est martelé sur les plateaux télé depuis une semaine par tous les acteurs de l’alliance.

>> Écoutez aussi l’analyse du sociologue Michel Wievorka sur l’accusation d’antisémitisme contre LFI :

L’antisémitisme, un sujet au cœur des campagnes législatives en France : entretien avec Michel Wievorka / Forum / 5 min. / Jeudi à 19h00

Les divisions et attaques virulentes observées entre les partis de gauche lors de la campagne pour les élections européennes semblent donc avoir été mises entre parenthèses, le Nouveau Front populaire faisant campagne essentiellement sur un programme économique disruptif, qui inquiète les milieux d’affaires et financiers, et sur la promesse de faire obstacle à l’extrême droite.

A la télévision, Jean-Luc Mélenchon a ainsi estimé que le président Emmanuel Macron « faisait campagne pour avoir un Premier ministre du RN », car il « passe son temps à nous frapper ». “Jordan Bardella est un Macron enrobé de racisme”, a-t-il accusé. Le leader du RN a, de son côté, estimé que le leader insoumis incarnait « la gauche la plus brutale et la plus sectaire ».

Le pari d’Emmanuel Macron

De son côté, le camp présidentiel tente de desserrer l’étau entre le RN et la gauche, en les mettant sur un pied d’égalité avec « les extrêmes » et en se présentant comme une force « responsable et raisonnable, capable d’agir et de apaiser.”

Mais Emmanuel Macron, bien que prié par certaines de ses troupes de ne pas apparaître dans la campagne, s’est surtout distingué par une lourde charge mardi contre la gauche réunie sous la bannière du Nouveau Front populaire. Il a fustigé son programme, le qualifiant de « totalement immigrationniste ». Il a également dénoncé la volonté « omniprésente » du Nouveau Front populaire de permettre « des changements de sexe à la mairie ».

La décision choc d’Emmanuel Macron de convoquer des élections législatives anticipées après sa large défaite aux élections européennes constitue son plus grand risque depuis son arrivée au pouvoir en 2017. Il a toutefois exclu de démissionner quel que soit le résultat du scrutin, alors que son second mandat s’achève en 2027.

Sanctionné pour avoir mis en avant le RN ?

Pour l’écrivain et éditorialiste Franz-Olivier Giesbert, la politique française n’est actuellement qu’un champ de ruines d’où émergent seulement une droite et une gauche extrêmes. Et ce, par la faute d’Emmanuel Macron : « C’était sa politique ! Il a tout fait pour mettre en avant le RN, parce qu’il pensait, comme François Mitterrand avant lui, qu’il lui serait plus facile d’avoir un adversaire comme le Rassemblement national», a-t-il accusé dimanche dans l’émission Forum de la RTS.

Pour Franz-Olivier Giesbert, la tactique actuelle d’Emmanuel Macron et sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale ne sont pas non plus aussi surprenantes que le pensaient de nombreux commentateurs politiques. “C’est une intuition que j’avais, mais elle est confirmée par certaines informations : il a peur de la gestion de la crise de la dette à l’automne”, a-t-il dit, évoquant notamment de mauvais signes de la commission bruxelloise et des agences de notation.

« Emmanuel Macron a mis la France dans une dette effrayante », poursuit l’éditorialiste, qui estime qu’un tiers des 3 000 milliards de dette du pays lui est imputable. « Et lorsque vous vous endettez beaucoup, à un moment donné, vous devez être tenu responsable. On sent que ce moment est arrivé, et je pense qu’on se dit que ce n’est finalement pas pire que ce soit le RN qui gère la crise de la dette.

>> Écoutez l’interview de Franz-Olivier Giesbert sur Forum :

Emmanuel Macron abandonné par son camp à une semaine des élections législatives : entretien avec Franz-Olivier Giesbert / Forum / 6 min. / hier à 18h00

Pierrik Jordan/vic avec dpa

 
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