Gisèle et Dominique Pelicot s’expriment une dernière fois au procès pour viol de Mazan

Gisèle et Dominique Pelicot s’expriment une dernière fois au procès pour viol de Mazan
Gisèle et Dominique Pelicot s’expriment une dernière fois au procès pour viol de Mazan

Gisèle Pelicot, victime d’une décennie de viols orchestrés sous soumission chimique par son ex-mari, a témoigné une dernière fois à la barre mardi. Le principal accusé Dominique s’est également exprimé depuis sa vitrine.

« Depuis le début de ce procès, j’ai entendu beaucoup de choses inaudibles, inacceptables », commence Gisèle Pelicot. En ce 48ème jour d’audience dans le procès pour viols en série de Mazan, le tribunal correctionnel du Vaucluse lui a donné une dernière fois la parole.

“Mais c’est ainsi que ce procès était censé se dérouler : je savais à quoi j’allais m’exposer en refusant de me dérouler à huis clos.” Son intention était claire : avoir honte de changer de camp. « J’ai beaucoup de mal quand on dit que c’est pratiquement banal d’avoir violé Madame Pélicot », constate la victime.

Son désormais ex-mari a reconnu l’avoir livrée pendant une décennie à des inconnus qu’il avait recrutés sur Internet, après lui avoir administré des anxiolytiques.

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Puis d’une voix ferme, elle appuie ses propos : « J’ai vu comparaître devant le tribunal des individus qui nient les viols (…) « Rares sont ceux qui assument la responsabilité de leurs actes. Ils ont violé ! J’entends ce monsieur dire “un doigt n’est pas un viol”. Faites-le se demander ! » a-t-elle crié.

Nous sommes dans une société machiste et patriarcale, où le viol est banalisé.

Gisèle Pelicot, ex-épouse du principal accusé

“Pour moi, c’est le procès de la lâcheté (…) La société doit ouvrir les yeux sur le fait que nous sommes dans une société machiste, patriarcale, où le viol est banalisé.” Le procès de la lâcheté : un terme que la septuagénaire a répété à trois reprises, alors que son ex-mari restait tête baissée sur le banc des accusés.

Interrogée par plusieurs avocats de la défense, Gisèle Pélicot s’est une nouvelle fois fermement défendue d’avoir été “sous influence” ou “manipulée” par son mari, durant leurs 50 ans de vie commune : “Absolument rien ne m’a mis la puce à l’oreille”, a-t-elle déclaré. répété.

“M. Pélicot avait beaucoup de fantasmes, que je ne parvenais pas à satisfaire avec lui. (…) Comme je ne voulais pas aller dans un club échangiste, il a dit qu’il avait trouvé la solution en m’endormant. J’ai perdu dix ans de ma vie que je ne récupérerai jamais ! Cette cicatrice ne guérira jamais ! », lâche-t-elle, retenant à peine sa colère.

Elle explique qu’elle trouve de l’aide grâce à “la psychothérapie, la musique, des heures et des heures et des heures de marche, et le chocolat aussi, mon plaisir coupable”.

Le principal accusé nie toute action contre sa fille et ses petits-enfants

Après une pause, l’audience a repris par la lecture des pièces du dossier, dont les comptes rendus des interrogatoires de Dominique Pélicot dans deux affaires qui se sont déroulées en 1991 et 1999: il est mis en examen pour un meurtre précédé d’un viol à Paris et pour une tentative de viol avec arme en Seine-et-Marne.

Dominique Pelicot a ensuite pris la parole et a déclaré vouloir parler à ses enfants qu’il revoyait pour la première fois depuis quatre ans. La veille, David et Florian, les deux fils du couple, ainsi que Caroline, leur fille, avaient exhorté leur père à dire toute la vérité. “J’ai mesuré les dégâts de l’anéantissement, je le regrette amèrement.” Et il réitère qu’il « n’a jamais touché [ses] les enfants ni [ses] petits enfants.”

>> Lire aussi : Témoignages des enfants de Gisèle Pelicot au procès pour viol de Mazan

Le septuagénaire revient sur sa jeunesse puis affirme avoir « eu deux dieux en [sa] vie » : sa mère et Gisèle, qu’il a rencontrée en 1971. Il affirme qu’elle a « toujours été égale à elle-même, bienfaisante ».

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Puis, une nouvelle fois, il nie avoir pris les deux photos nues de sa fille retrouvées sur son ordinateur, affirmant ne pas se souvenir de les avoir prises : « Au point où j’en suis, si je m’en souvenais, je lui dirais. Je n’ai jamais touché. son.”

Tu mourras de mensonge et seul, Dominique Pelicot !

Caroline Darian, fille du couple Pélicot

Des propos qui provoquent l’ire de Caroline. Devant lui, à l’autre bout de la pièce, elle dit très en colère : « Vous mentez ! Vous ne dites pas la moitié de la vérité, même sur votre ex-femme ! Avant de lui crier : “Tu mourras dans le mensonge et seul, Dominique Pelicot !”

La journée de mercredi sera réservée aux plaidoiries de la partie civile. L’audience sera ensuite suspendue jusqu’à lundi, date à laquelle le tribunal entendra les réquisitions.

Stéphanie Jaquet et l’AFP

 
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