Suite à l’enquête des ONG Bloom et Foodwatch qui ont révélé la présence de mercure dans des conserves de thon achetées en Europe, les émissions On en rapport et A Bon Entendeur ont voulu connaître la situation en Suisse. Les 55 échantillons testés contiennent tous du mercure, mais restent dans les limites légales.
Des analyses en laboratoire de 55 boîtes de thon de Migros, Coop, Lidl, Aldi, Denner et Manor ont montré que chaque échantillon contenait du mercure, mais à des niveaux inférieurs à la limite légale suisse de 1 mg/kg pour le mercure. thon.
Les résultats montrent également une variation notable de la teneur en mercure entre les différentes caisses, avec une concentration maximale de 0,5 mg/kg et une minimale de 0,02 mg/kg.
La chimiste cantonale valaisanne Linda Bapst juge ces niveaux «plutôt rassurants» par rapport auxenquête des ONG Bloom et Foodwatch publié fin octobre.
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>> Les résultats des analyses réalisées par les programmes On en parole et A Bon Entendeur :
Une limite à respecter
La présence de mercure implique cependant des recommandations sanitaires pour consommer du thon en conserve sans danger. Comme le rappelle Linda Bapst, il ne faut pas dépasser une boîte toutes les deux semaines pour un adulte ou une boîte par mois pour les enfants. Pour les enfants de moins de 4 ans et les femmes enceintes, la consommation de thon en conserve devrait même être totalement interdite.
“On sait qu’il peut y avoir un risque de neurotoxicité spécifique sur le fœtus en développement et sur le petit enfant, un risque de retard en termes de développement cérébral, même à des doses plus faibles”, précise le docteur Myriam El Biali, spécialiste en pharmacologie et toxicologie à l’Institut. Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG).
Une substance naturellement présente dans les océans
Le mercure est présent dans les océans en raison de sa présence naturelle sur Terre, mais aussi en raison de l’activité humaine. Le thon étant un prédateur, il va accumuler dans sa chair le mercure des poissons qu’il consomme, ce qui explique sa concentration plus élevée par rapport à d’autres poissons comme la sardine ou la truite.
Myriam El Biali explique : « Le mercure est essentiellement présent dans les poissons sous forme de méthylmercure dont le principal risque de toxicité se situe au niveau cérébral et nerveux périphérique. Elle provoque une neurotoxicité qui se manifestera principalement par des sensations de picotements dans les membres, on peut développer des tremblements, de la fatigue, des vertiges et, dans les cas très graves, cela peut conduire à des troubles cognitifs.
Des normes à revoir ?
Si une limite maximale de mercure de 1 mg/kg est tolérée dans le thon, ce n’est pas le cas pour d’autres poissons comme le cabillaud, le saumon, les sardines ou la truite par exemple, qui sont limités à 0,3 mg/kg.
Interrogé sur la méthode de fixation de ces taux, l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) répond que « différents facteurs sont pris en compte, notamment quels contaminants sont présents dans les différentes denrées alimentaires et à quelle concentration, ou comportement du consommateur. Dans le même temps, les valeurs maximales doivent être techniquement réalisables et économiques. Un équilibre est ainsi trouvé entre protection de la santé et faisabilité pratique.
De leur côté, les ONG Bloom et Foodwatch dénoncent des tarifs fixés davantage selon un compromis avec le secteur de la pêche que pour des raisons de santé publique.
The On En Parle and A Bon Entendeur teams