Bientôt une méga ferme de 270 000 vaches laitières en Algérie

Bientôt une méga ferme de 270 000 vaches laitières en Algérie
Bientôt une méga ferme de 270 000 vaches laitières en Algérie

Dans un objectif d’autosuffisance alimentaire, l’Algérie met en place un méga projet de ferme de plus de 200 000 vaches laitières avec l’entreprise quatarienne Baladna pour produire du lait en poudre.

Les travaux débuteront fin 2024 pour l’une des plus grandes fermes laitières du monde en Algérie. L’accord a été signé en avril entre le ministère algérien de l’Agriculture et du Développement rural et la société qatarie Baladna, ayant déjà à son actif une ferme de 24 000 vaches laitières au Qatar. Le projet pour l’Algérie : traire 270 000 vaches sur 117 000 ha dans la région de l’Adrar, à l’extrême sud du pays.

Selon nos confrères de l’APS (Service Presse Algérie), le développement de cette ferme se déroulera sur neuf ans avec une première phase d’aménagement pour la production de fourrage, une autre de construction pour accueillir les 50 000 premières têtes en 2026 et les lignes de production. de lait en poudre. Ce n’est qu’à la neuvième année du projet que l’effectif total de 270 000 bovins devrait être atteint avec une production d’environ 1,7 milliard de litres de lait par an. Nous sommes bien loin de notre « ferme aux 1000 vaches » française qui a fait couler tant d’encre pour tirer le rideau 5 ans après sa création…

Objectif : l’autosuffisance alimentaire

Pour le plus grand pays du pourtour méditerranéen, ce projet s’inscrit dans l’objectif de réduire sa dépendance aux importations en renforçant son autosuffisance alimentaire. « Les Algériens consomment en moyenne 150 litres de lait par an et par habitant (contre environ 40 l/an/habitant en France), c’est une filière dynamique », a rappelé Christine Goscianski de l’Institut de l’élevage à l’occasion de la journée des marchés mondiaux du 11 juin. consommée est produite dans le pays et ceci est compensé par la production massive de produits laitiers à partir de lait en poudre importé. »

Bien que l’économie du pays soit dominée par le secteur des hydrocarbures, l’Algérie se recentre sur son agriculture. « Avant, le choix était d’importer plutôt que de produire, mais aujourd’hui il y a une réelle volonté de valoriser la production locale. » Jusqu’à présent, cela restait compliqué : les troupeaux sont relativement petits, le taux de collecte est faible et le pays fait face à un important déficit fourrager. Mais « le basculement est en train de s’opérer », estime l’expert : il y a par exemple des travaux sur la récolte du fourrage et surtout ce gros projet de méga ferme dans le sud du pays.

Cette ferme laitière géante devrait également couvrir la moitié des besoins du pays, de quoi combler le déficit actuel sans « affecter les autres producteurs de lait algériens », selon les représentants du gouvernement.

Quelques questions éthiques

Le projet, dont l’investissement s’élève à 3,5 milliards de dollars, fait beaucoup réagir sur les réseaux sociaux à l’heure où le bien-être animal est étudié à la loupe en France… D’ailleurs, l’Algérie, dans sa conquête de l’autosuffisance alimentaire, a un véritable défi à relever en termes de gestion de l’eau car toutes les cultures y sont irriguées. Le fait de construire un tel élevage en plein air désert est une véritable absurdité écologique pour certains. Sans parler des conditions d’élevage face aux températures caniculaires du sud du pays.

Autre sujet qui pose question : l’entreprise derrière le projet. Baladna est née de la création d’un ferme de 24 000 vaches laitières au Qatar en 2017 afin de répondre à un blocus imposé par ses voisins. Cela s’est fait en un temps record avec l’importation par avion de plus de 10 000 vaches, le transport de tout le fourrage nécessaire depuis le Soudan et la création d’une laiterie pour embouteiller le lait.

Ce dont on parle aussi, c’est que la société Baladna est liée au fond Nourriture Hassad fondée en 2008 et dont la stratégie est d’acheter des milliers d’hectares de terres arables dans diverses régions du monde comme le Soudan, l’Australie, la Turquie, l’Ukraine, le Brésil ou encore le Kenya.

 
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