En Libye, le général Haftar renforce son contrôle sur l’est du pays

En Libye, le général Haftar renforce son contrôle sur l’est du pays
En Libye, le général Haftar renforce son contrôle sur l’est du pays

L’homme fort de l’est de la Libye, Khalifa Haftar, a récemment promu son jeune frère à la tête de ses forces terrestres, dernière d’une série de promotions de ses fils renforçant l’emprise du clan sur la Cyrénaïque, au risque de perpétuer la division du pays. Le général Saddam Haftar, 33 ans, a pris ses fonctions début juin comme chef d’état-major de l’armée au sein des Forces armées arabes libyennes (LAAF) commandées par son père.

Cette nomination, après celles de deux de ses frères à des postes clés, reflète, selon les experts, une volonté du maréchal Haftar, 81 ans, de consolider le pouvoir de son clan à l’Est et de préparer la relève. Minée par les divisions depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye, qui dispose d’abondantes réserves pétrolières, est gouvernée par deux exécutifs rivaux, l’un à Tripoli (ouest) reconnu par l’ONU, et l’autre à l’Est autour du camp de Haftar.

Les élections censées unifier le pays étaient prévues en décembre 2021 avant d’être reportées sine die. L’organisation de l’élection présidentielle se heurte depuis au refus du camp occidental d’autoriser à se présenter un militaire et un double national, en l’occurrence le maréchal Haftar, citoyen libyen et américain. Avant Saddam Haftar, son frère Khaled a été nommé en juillet 2023 chef d’état-major du « unités de sécurité » au sein de la LAAF et promu au grade de général de division.

Et en février 2024, un autre des six fils de Haftar, Belgacem, prend les rênes du groupe. « Fonds de développement et de reconstruction de la Libye » nouvellement créée, avec des moyens importants à sa disposition.

“Armée privée”

La montée en puissance des fils du maréchal Haftar « s’inscrit dans la continuité de ce qui est depuis l’origine une armée privée (…) et familiale au fur et à mesure que Haftar consolide son pouvoir »décrypte pour l’AFP Wolfram Lacher, chercheur à l’institut allemand SWP. « Le cercle restreint (…) qui contrôle les unités clés et les ressources de cet empire privé sont ses fils mais aussi ses cousins, ses neveux, ses gendres », il ajoute. D’avril 2019 à l’été 2020, le maréchal Haftar a tenté de conquérir la capitale avec le soutien des Émirats arabes unis, de l’Égypte et de la Russie, mais ses forces ont été mises en déroute.

Selon lui, Saddam Haftar, le fils le plus éminent du maréchal, détient “pouvoir militaire” mais aussi contrôler « répression, gestion des trafics, détournements de fonds publics et négociation de transactions douteuses avec des rivaux politiques à Tripoli ». Pour Khaled al-Montasser, professeur de relations internationales à l’université de Tripoli, Haftar, victime d’un accident vasculaire cérébral en 2018, « accélérer le rythme » pour préparer la prochaine génération. Selon lui, ses alliés étrangers le jugent « inapte à diriger la Libye » d’où la nécessité d’injecter “nouveau sang”» est d’accord avec l’analyste politique libyen Imad Jalloul.

C’est « clairement un signe de préparation au jour où Haftar disparaîtra, et où toute sa structure de pouvoir pourrait donc être en danger », estime Wolfram Lacher. Tout en s’accrochant au pouvoir, le clan Haftar s’efforce d’exclure, au prix d’une répression brutale, toute opposition à l’Est et au Sud où des personnalités politiques, tribales et de la société civile sont arrêtées, disparaissent ou sont tuées, explique Imad Jalloul.

(Avec l’AFP)

 
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