FADEL SENNA / AFP
Des pèlerins musulmans utilisent des parapluies pour se protéger du soleil lorsqu’ils arrivent au pied du mont Arafat lors du pèlerinage annuel du hajj, le 15 juin 2024.
INTERNATIONAL – Un pèlerinage sous un soleil de mort. Alors que plus de 1.100 personnes sont mortes sous une chaleur torride lors du pèlerinage du hajj, l’Arabie saoudite s’est prononcée pour la première fois ce vendredi 21 juin sur sa responsabilité dans la gestion de l’événement religieux. « L’État n’a pas failli, mais il y a eu une erreur de jugement de la part des gens qui n’ont pas mesuré les risques encourus »a déclaré à l’AFP un haut responsable saoudien.
Selon un décompte établi ce vendredi par l’AFP, à partir de déclarations officielles et d’informations fournies par des diplomates, au total 1.119 personnes sont mortes, dont plus de la moitié viennent d’Egypte.
De son côté, le responsable saoudien a indiqué que les autorités avaient confirmé 577 décès pour les deux jours les plus chargés du hajj : samedi, lorsque les pèlerins se sont rassemblés pour des heures de prière sous un soleil de plomb sur le mont Arafat, et dimanche, lorsqu’ils ont participé au rituel de « lapidation du diable » à Mina. Il a toutefois reconnu que ce chiffre de 577 était partiel et ne couvrait pas la totalité du hajj, qui s’est officiellement terminé mercredi.
« Cela s’est produit dans un contexte de conditions météorologiques difficiles et de températures très rigoureuses », a déclaré le Haut responsable. Les événements religieux subissent de plus en plus les conséquences du changement climatique. Selon une étude saoudienne publiée en mai, les températures sur les sites où se déroulent des rituels augmentent de 0,4 degré Celsius tous les dix ans.
Le hajj est l’un des cinq piliers de l’islam et tout musulman qui en a les moyens doit le faire au moins une fois dans sa vie. Les responsables saoudiens ont déclaré plus tôt que 1,8 million de pèlerins avaient participé cette année, un total similaire à celui de l’année dernière, et que 1,6 million venaient de l’étranger.
Chaque année, des dizaines de milliers de pèlerins tentent de participer au hajj sans autorisation officielle, leur refusant ainsi l’accès aux installations climatisées. « On peut estimer le nombre de pèlerins non enregistrés à environ 400 000 »a déclaré vendredi un responsable saoudien. “La plupart d’entre eux sont de la même nationalité”» a ajouté le responsable, faisant probablement référence à l’Égypte.
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