Au Burkina Faso, des associations se mobilisent contre la pénurie de sang

Au Burkina Faso, des associations se mobilisent contre la pénurie de sang
Au Burkina Faso, des associations se mobilisent contre la pénurie de sang

« Tous les citoyens doivent se mobiliser autour du don du sang comme ils le font autour de la question de la sécurité. “, c’est l’appel lancé par Ali Kaboré, chef de service à la Direction de la communication et de la promotion du don du sang (DCPDS) au Burkina Faso. L’urgence est d’autant plus grande, insiste-t-il, que « la crise sécuritaire provoque une augmentation des besoins en sang ».

Le président national de l’association SOS Sang, Jean Bosco Zoundi est d’accord, soulignant que « l’impact de la crise est négatif sur la mobilisation des donneurs de sang ». Egalement président de la Fédération des associations de donneurs de sang volontaires du Burkina (Fadosab), il explique : « on ne peut plus aller dans certaines zones pour prélever du sang, cela réduit mécaniquement notre champ d’action et notre capacité de mobilisation ». Et face à cela, le Centre National de Transfusion Sanguine (Cnts) est de plus en plus sollicité car « Outre les malades, les interventions chirurgicales, les victimes d’accouchements et d’accidents, les poches de sang sont nécessaires pour les blessés de guerre. »

La lutte des associations contre la carence sanguine

Pour le Burkina Faso, précise Ali Kaboré, « Le besoin théorique par an est estimé à environ 230 000 poches de sang pour que la population soit protégée de toute pénurie. » Il regrette cependant, « L’insuffisance des ressources financières, matérielles et humaines limite les objectifs de collecte du Cnts à 140 000 poches de sang ». Face à ce déficit sanguin aggravé par l’insécurité, il plaide – tout comme Jean Bosco Zoundi – pour “une augmentation du budget de la Cnts”. Pour le président de SOS Sang en effet, il faut revoir « la politique nationale de transfusion sanguine » ce qui, croit-il, “ne nous permet pas de soutenir des associations” des donateurs.

Hormis son association, SOS Sang, reconnue d’utilité publique depuis 2015, toutes les autres exercent leurs activités avec le peu de moyens dont elles disposent. Et encore, « chaque année, les associations apportent au moins plus de 20 000 poches de sang » même si “L’Etat ne nous apporte rien en termes de soutien”. Ali Kaboré ne dira pas le contraire, lui qui trouve ça « la contribution des associations et des partenaires est très considérable ». Selon lui, ces associations participent de manière significative « mobilisation sociale des donneurs de sang ». En 2023, illustre-t-il, plus d’un tiers des poches ont été récoltées grâce à ces associations.

Soulignant que le caractère volontaire du don du sang n’efface pas les charges financières liées aux activités de collecte et de sensibilisation, le président de Fadosab se veut clair : « notre reproche à l’Etat est de bénéficier de financements comme les autres associations du domaine de la santé, notamment celles qui travaillent dans le domaine du VIH et de l’assurance maladie ».

Une nécessité de remobiliser les donateurs

Sur un nombre approximatif de 150 000 donateurs, « les jeunes donnent beaucoup plus de sang, fournissant plus de 50 % des poches collectées chaque année », selon le service statistique du Cnts. Si c’est un point positif relevé par Ali Kaboré, ces statistiques font état d’un taux de fidélité moyen des donateurs d’environ 36% pour les trois dernières années. “Tous les donneurs ne reviennent pas pour d’autres dons et même ceux qui reviennent ne respectent pas la régularité d’un don tous les quatre mois pour les femmes et tous les trois mois pour les hommes”, il explique.

Outre la situation nationale, la période actuelle marquée par le paludisme est réputée « très difficile » en termes de collections. « Nous entrons dans une période deédeFi du fait que les étudiants sont en vacances alors que 70% des dons proviennent des sites des établissements scolaires » avoue Jean Bosco Zooundi. Pour lui, « C’est le bon moment pour que tout le monde au Burkina Faso s’engage à faire un don car il y a un besoin urgent. » Si pour sa part, il estime que « toutes les composantes de la nation doivent organiser des collectes dans leurs différentes communautés »Ali Kaboré rappelle que “La problématique du don du sang concerne tout le monde et ce geste de solidarité redonne espoir de vie à des milliers de personnes dans nos structures de santé.”

 
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