Dans l’Italie de Giorgia Meloni, la tentation du nucléaire

Dans l’Italie de Giorgia Meloni, la tentation du nucléaire
Dans l’Italie de Giorgia Meloni, la tentation du nucléaire
Le ministre italien de l’Environnement et de la Sécurité énergétique, Gilberto Pichetto Fratin, à Rome, le 1er juin 2024. CECILIA FABIANO/LAPRESSE/SHUTTERSTOCK/SIPA

L’Italie veut renouer une fois pour toutes avec l’atome. « Nous sommes convaincus que, compte tenu de la demande et dans une perspective de décarbonation, nous ne pourrons plus nous passer à l’avenir d’une part du nucléaire dans notre production d’énergie »expliquer À Monde le ministre italien de l’Environnement et de la Sécurité énergétique, Gilberto Pichetto Fratin. Après avoir été à la pointe du nucléaire, l’Italie l’a abandonné suite à la catastrophe de Tchernobyl en 1986. Depuis, le retour à l’atome est un thème récurrent. Elle est revenue sur le devant de la scène avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022 et les défis qu’elle pose en termes d’autonomie énergétique.

Dans un pays qui dépendait de Moscou pour 40 % de ses réserves de gaz – principale composante du « mix » italien – la question de l’approvisionnement énergétique a ouvert un nouveau débat sur le nucléaire et, cette fois, le gouvernement d’extrême droite et de la droite de la présidente du conseil, Giorgia Meloni, semble déterminée à aller de l’avant malgré des délais très longs et une opinion publique réticente.

Il s’agit pour Rome de redécouvrir un patrimoine mis de côté depuis quatre décennies. La patrie du physicien Enrico Fermi (1901-1954), pionnier de l’atome, construisit sa première centrale électrique en 1963 et fut un temps le troisième producteur d’énergie nucléaire derrière les États-Unis et le Royaume-Uni. Après un élan dans les années 1970 et une intensification des efforts visant à construire de nouvelles centrales, en coopération avec la France et l’Allemagne, les artisans du nucléaire transalpin ont dû faire face à l’influence croissante d’un mouvement d’opinion défavorable, des mobilisations nationales aux résistances locales.

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La catastrophe de Tchernobyl a ensuite eu des conséquences néfastes sur l’industrie, avec la tenue, en 1987, d’un référendum d’abrogation au cours duquel 80,6 % des votants se sont prononcés contre la poursuite de la production d’énergie nucléaire. . À la fin des années 2000, les ambitions déjà réussies d’un gouvernement dirigé par Silvio Berlusconi, très favorable à une réintroduction du nucléaire, ont été brisées par les effets dans l’opinion publique d’une nouvelle catastrophe, celle de Fukushima, au Japon. . Un deuxième référendum, en 2011, a ensuite confirmé le résultat du précédent et le renoncement de l’Italie à l’atome.

Efforts sur les petits réacteurs modulaires

« Avec la nécessaire sortie des énergies fossiles, la nécessité de soutenir les énergies renouvelables intermittentes comme le solaire et l’éolien et pour des raisons de sécurité énergétique, en lien avec le contexte géopolitique, le nucléaire doit être considéré comme une solution », juge M. Fratin. Après un vote du Parlement en ce sens, une plateforme nationale sur le nucléaire durable a été mise en place par son ministère en septembre 2023. Elle doit rendre à l’automne ses premières conclusions sur les perspectives de l’Italie.

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