Nouvelles drogues, cocktails dangereux… Un rapport d’alerte sur la circulation des stupéfiants en Europe

Nouvelles drogues, cocktails dangereux… Un rapport d’alerte sur la circulation des stupéfiants en Europe
Nouvelles drogues, cocktails dangereux… Un rapport d’alerte sur la circulation des stupéfiants en Europe

L’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (EMCDDA) a publié ce mardi 11 juin son rapport annuel. Un marché « résistant » avec son lot de conséquences déplorables pour les consommateurs.

Substances de synthèse à forte teneur, nouveaux mélanges, consommation simultanée… Ces nouvelles menaces renforcent un marché de la drogue qui n’a jamais été aussi puissant en Europe, prévient ce mardi 11 juin l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (EMCDDA) dans son rapport annuel. .

En Europe, il existe un « marché de la drogue extrêmement complexe et en évolution rapide, où les drogues illicites établies sont largement accessibles et où de nouvelles substances synthétiques de haute qualité continuent d’émerger », analyse le directeur de l’Observatoire, Alexis Goosdeel, cité dans un communiqué. consulté par l’Agence France Presse

Nouveaux modes de consommation, nouveaux risques

Le rapport souligne que les consommateurs sont désormais exposés à « une gamme plus large de substances psychoactives, souvent plus puissantes ou plus pures ou apparaissant sous de nouvelles formes, dans de nouveaux mélanges ou dans de nouvelles combinaisons ».

Le rapport soulève par exemple le problème des nouveaux modes de consommation, notamment le cannabis, qui est de loin la première drogue la plus consommée par plus de 22,8 millions d’Européens.

Le corps craint par exemple les effets indésirables méconnus de la consommation sous forme de « comestibles » ou de produits comestibles, ou par vapotage. “Ces évolutions font craindre une augmentation des risques liés à certaines substances”, soulèvent les auteurs.

Concernant ces nouveaux médicaments créés Ex nihiloen 2023, 26 nouvelles drogues ont été signalées pour la première fois sur le Vieux Continent, portant le nombre total de substances psychoactives surveillées par l’OEDT à plus de 950.

La polyconsommation de drogues – la prise simultanée ou successive de deux ou plusieurs substances psychoactives – est désormais courante en Europe. Les cocktails les plus courants sont la consommation de benzodiazépines avec des opioïdes ou de cocaïne avec de l’alcool.

Vers une pénurie d’héroïne

Une section entière du rapport se concentre sur l’aspect des stupéfiants en tant que marché. La majeure partie de l’héroïne consommée en Europe provient d’Afghanistan, où l’interdiction de la culture du pavot à opium depuis avril 2022 risque de bientôt réduire sa disponibilité sur les marchés, voire d’entraîner des pénuries.

Les autorités craignent donc que le manque d’héroïne ne conduise à combler les lacunes du marché avec des opioïdes synthétiques à haute puissance. L’EMCDDA pointe ainsi la menace émergente des nitazènes, 500 fois plus puissants que la morphine.

“En 2023, les nitazènes ont été associés à une forte augmentation du nombre de décès en Estonie et en Lettonie et à des foyers d’intoxication localisés en France et en Irlande”, souligne le rapport.

Dans son rapport, basé sur des données de 2016, l’organisation montre que les victimes de drogue sont souvent jeunes, avec 48,6% des décès observés chez les individus âgés de 25 à 44 ans, pour un total de 173 tous âges confondus.

Un graphique de l’EMCDDA publié le 11 juin 2024 montre la répartition par âge des décès liés à la drogue en Europe. -EMCDDA

La cocaïne continue de se répandre

Le rapport tire également la sonnette d’alarme sur la cocaïne, dont seule une infime partie du volume importé en Europe est saisie par les forces de l’ordre. La cocaïne est le stimulant illicite le plus populaire en Europe, consommée par 4 millions d’adultes âgés de 15 à 64 ans l’année dernière.

Le rapport de l’OEDT s’alarme également de la présence d’ateliers de fabrication de cocaïne sur le territoire européen : 39 laboratoires y ont été démantelés en 2022 (après 34 en 2021).

Et sa large disponibilité en Europe a un impact de plus en plus négatif sur la santé publique : la poudre blanche est associée à environ un cinquième des décès par surdose signalés en 2022, souvent en association avec d’autres substances.

“Il s’agit de la deuxième drogue illicite la plus fréquemment signalée tant par les personnes admises en traitement pour la première fois (29.000 en 2022) que par celles qui se présentent aux urgences des hôpitaux”, prévient l’OEDT. Une circulation d’autant plus problématique d’un point de vue de santé publique qu’il n’existe actuellement aucun traitement de substitution pour cette molécule.

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