Emmanuel Macron, s’il démissionne, pourrait-il briguer un troisième mandat ? – .

Emmanuel Macron, s’il démissionne, pourrait-il briguer un troisième mandat ? – .
Emmanuel Macron, s’il démissionne, pourrait-il briguer un troisième mandat ? – .

L’incertitude de la situation politique soulève plusieurs questions juridiques. Si, après les élections législatives du 30 juin et du 7 juillet, la situation parlementaire restait bloquée, sans majorité nulle part, il ne resterait plus qu’une dernière carte entre les mains d’Emmanuel Macron : celle de la démission. Certes, le chef de l’Etat a écarté cette hypothèse mardi 11 juin, quel que soit le résultat du prochain scrutin. Mais que se passerait-il si M. Macron changeait d’avis ? Pourrait-il briguer un troisième mandat ? Rien n’est moins sûr.

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L’article 6 de la Constitution stipule que « Le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct. Nul ne peut détenir plus de deux mandats consécutifs.. Issue d’une révision constitutionnelle en 2008, la limitation du nombre de mandats à deux a d’abord été écartée par Jacques Chirac en 2000, avant d’être reprise par Nicolas Sarkozy. Elle s’inspire de l’exemple américain (là aussi le mandat présidentiel est le seul pour lequel une limitation de son exercice dans le temps est prévue), mais aussi des Constitutions européennes où le Président de la République est élu au suffrage universel. direct (Autriche, Finlande, Pologne, Portugal), comme le soulignent Hugues Portelli et Thomas Ehrhard dans leurs travaux Droit constitutionnel (Dalloz, 2023).

Reste à savoir ce qu’il faut entendre par « deux mandats successifs ». S’agit-il de mandats complets ? Si l’on se réfère aux travaux de 2008, la réponse semble, une fois de plus, assez claire. Le rapport parlementaire sur cette réforme constitutionnelle indique que « Dix ans constituent un horizon considéré comme assez long dans de nombreuses démocraties. Ce temps est suffisamment long pour permettre de mener à bien un programme politique très ambitieux.».

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« Utilisation du pouvoir »

Et, un peu plus loin, le rapporteur, Jean-Luc Warsmann, alors député de droite des Ardennes, constate : « Nous ne devons pas négliger l’inévitable érosion du pouvoir qui peut, à terme, affecter la capacité d’action du pouvoir exécutif. Ainsi, en limitant à deux le nombre de mandats successifs, la constituante répondrait à la fois à un impératif d’efficacité et de rééquilibrage des institutions. En application de la rédaction proposée, légalement, un même citoyen pourra exercer deux mandats consécutifs, puis redevenir Président de la République après une interruption. »

Paul Cassia, professeur de droit public à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, estime que l’esprit de la réforme « C’est inciter le président de la République à agir plutôt que de chercher à se maintenir au pouvoir, rechercher une sorte de rénovation démocratique. Cependant, si dix ans, c’est trop, une durée plus longue serait inacceptable. ». Pour M. Cassia, il faut comprendre l’expression «mandats successifs» dans le sens de« élections successives ».

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