L’hôpital Al-Aqsa de Deir Al-Balah a accueilli un grand nombre de victimes de l’attaque israélienne sur Nusseirat samedi, au cours de laquelle au moins plus d’une centaine de Palestiniens ont été tués et quatre otages israéliens libérés. Deux membres des équipes médicales de l’ONG Médecins sans frontières (MSF) témoignent.
« Tout a commencé vers 11h30 du matin. Il y a eu une énorme explosion juste à côté de notre bureau. Nous venions de rentrer de l’hôpital Al-Aqsa où la situation était très calme. Nous avons commencé à entendre une activité très intense de l’armée israélienne : beaucoup de bombardements, de tirs, d’hélicoptères… »témoigne Karin Huster, médecin référent pour MSF à l’hôpital d’Al-Aqsa, dans un message vocal transmis à Monde.
Elle a pu rejoindre l’hôpital en début d’après-midi ; Elle ne sait pas combien de personnes ont été tuées à l’hôpital parce qu’elle n’a pas eu le temps d’aller à la morgue.
“C’était le chaos total à l’intérieur, (…) avec des patients à terre, dit-elle. Il y avait des centaines de patients. » Les blessures étaient graves, « amputations, éviscérations, traumatismes, lésions cérébrales, fractures, brûlures graves. Nous étions en mode survie », poursuit-elle. Les enfants notamment étaient en état de choc, muets ou hurlaient à la recherche de leurs parents. “Rien ne justifie ce que j’ai vu”insiste Karin Huster.
Chris Hook, chef de l’équipe médicale MSF à l’hôpital Nasser, plus au sud, affirme avoir reçu « une cinquantaine de blessés graves »dont plusieurs enfants inconscients. “Nous avons des ressources très limitées”comprenant très peu d’anesthésiques, précise-t-il dans un enregistrement transféré au Monde. L’hôpital Nasser a été partiellement remis en état de fonctionner, mais reste en grande partie endommagé après avoir été attaqué par l’armée israélienne.
