Impliquer la population permet de mieux préserver les forêts du Guatemala – rts.ch – .

Impliquer la population permet de mieux préserver les forêts du Guatemala – rts.ch – .
Impliquer la population permet de mieux préserver les forêts du Guatemala – rts.ch – .

Au Guatemala, une solution pour exploiter raisonnablement la forêt tropicale a été trouvée : la foresterie communautaire. Le taux de déforestation est quasiment nul dans les zones qui utilisent cette technique.

Dans la réserve de biosphère maya, le gouvernement de ce pays d’Amérique centrale a accordé aux résidents le droit d’utiliser la forêt pour gagner leur vie, à condition qu’ils le fassent de manière durable. Et comme ils ont de bonnes raisons de le protéger, le taux de déforestation est quasi nul dans cette zone de plus de deux millions d’hectares qui constitue la plus grande zone protégée du pays.

Au Guatemala, il existe treize concessions forestières, fruit d’un accord entre l’État et les populations locales à la fin de la guerre civile qui a ravagé le pays entre 1960 et 1996. Accordées pour 25 ans, elles ont permis bien plus qu’ailleurs de conserver la jungle. Les communautés vivent de cette nature et l’exploitent avec un seul objectif : préserver au maximum la forêt.

La santé des arbres prise en compte

Seules quelques communautés ont le droit d’exploiter la forêt, à condition de la protéger. Dans la concession Arbol verde (arbre vert), qui gère 65 000 hectares, une quinzaine d’arbres par jour sont abattus en saison sèche. Mais jamais plus de deux par hectare. Et les arbres coupés sont toujours choisis en fonction de leur état.

Après la coupe, nous fermons tous les chemins, tout ce que nous avons détruit et nous replantons des arbres pour que la nature n’ait pas à tout faire toute seule.

Jorge Raminez, qui travaille pour la concession Arbol verde

« Cet arbre est endommagé. Il est mangé de l’intérieur par une fourmilière et certaines de ses branches sont mortes”, indique Jorge Ramirez dans l’émission Tout un monde.

C’est la première fois que la concession prélève des arbres sur cette parcelle et les bûcherons ne reviendront pas avant 30 ans, le temps de laisser la nature se rétablir. Preuve que l’objectif de préserver au maximum la forêt est également pris en compte avant d’abattre des arbres.

« Après la coupe, on ferme tous les chemins, tout ce qu’on a détruit et on replante des arbres, pour que la nature n’ait pas à tout faire toute seule. De cette façon, il récupère plus rapidement », poursuit Jorge Raminez, qui travaille chez le concessionnaire.

Nouvelles techniques d’extraction

A deux heures de route, au cœur de la réserve Maya, le village d’Uaxactun gère la plus grande concession forestière. Il mesure 83 000 hectares. Les 700 habitants sont impliqués et prennent toutes les décisions ensemble.

Ici, d’autres produits forestiers sont récoltés qui complètent les revenus issus de la coupe du bois, comme le palmier Xate, très apprécié en bouquets aux États-Unis.

Désormais, on coupe en qualité et non en quantité

Erwin Maas, l’un des dirigeants du Conseil d’Uaxactun

Là encore, la communauté a amélioré ses techniques d’extraction, explique Erwin Maas, l’un des dirigeants du Conseil d’Uaxactun.

« Avant d’obtenir la concession, nous faisions une récolte massive. Il y avait des entreprises, des sous-traitants en tout genre. Nous pourrions aller n’importe où pour extraire le Xate. Mais depuis la concession, nous avons fait un plan. Désormais, nous réduisons en qualité et non en quantité. Il y a des zones dans le plan directeur où il n’y aura pas d’extraction parce que nous avons créé des zones de récolte et des zones de conservation.

Si la forêt gérée par les communautés présente un taux de déforestation pratiquement nul, les parcs nationaux, juste à côté, voient au contraire prospérer l’exploitation forestière illégale et l’élevage incontrôlé.

« Faire des populations des alliées pour la conservation »

Le modèle des concessions fonctionne bien mieux qu’ailleurs, estime l’écologiste française Marie-Ange Ngo Bieng, qui travaille entre la France et le Guatemala.

« Nous sommes à un moment où nous réalisons que la conservation ne peut pas se faire contre les populations, mais avec (…) L’idée est de faire de ces populations des alliées pour la conservation. Et nous voyons aujourd’hui, avec l’exemple du Guatemala, que c’est tout simplement possible.»

Depuis près de trente ans, la foresterie communautaire au Guatemala a fait ses preuves. Ce sont désormais des scientifiques qui viennent ici chercher des idées pour mieux conserver les forêts tropicales.

Sujet radio : Anne Vigna

Adaptation web : juma

 
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