(Washington) Joe Biden recevra mercredi dans le Bureau ovale Donald Trump, qui lui succédera le 20 janvier à la Maison Blanche, pour entamer une passation de pouvoir que le démocrate promettait pacifique avec son pire ennemi politique.
Publié à 11h54
Mis à jour à 13h26
Marion THIBAUT
Agence France-Presse
Deux jours après la nette victoire du républicain face à Kamala Harris, le président américain s’est engagé à assurer une passation du pouvoir « pacifique et ordonnée ».
Cette réunion mercredi à 11 heures dans le Bureau Ovale sera la première étape.
« J’espère que peu importe pour qui nous votons, nous pourrons nous considérer comme des concitoyens et non comme des adversaires. Baisser la température» dans un pays à bout de souffle, a expliqué Joe Biden jeudi lors de son premier discours depuis l’élection.
Fraîchement battu, le vice-président démocrate s’est également engagé à « aider » Donald Trump dans la passation du pouvoir.
Des propos qui contrastent fortement avec l’attitude de Donald Trump après l’élection de 2020. Ce dernier a refusé de reconnaître sa défaite et a boycotté la cérémonie d’investiture de Joe Biden. Et ses partisans ont pris d’assaut le Capitole, temple de la démocratie américaine, pour empêcher la certification de la victoire du démocrate, le 6 janvier 2021.
Quatre ans plus tard, le magnat de l’immobilier, qui a été la cible de deux tentatives d’assassinat pendant la campagne, a été inculpé et condamné au pénal et au civil, fera un incroyable retour à la Maison Blanche. Il lui reste désormais un peu plus de deux mois pour mettre en place son équipe.
Son premier mandat est marqué par une succession de ministres et de conseillers qui tombent successivement en disgrâce. La question est maintenant de savoir à quoi ressemblera l’administration Trump 2.
Il a procédé jeudi à sa première nomination majeure : Susie Wiles, architecte de sa campagne, sera sa chef de cabinet, un poste ultra-stratégique qui n’avait jamais été occupé par une femme. La suite devrait être annoncée dans les semaines à venir.
Robert F. Kennedy Jr., neveu du président assassiné et ancien candidat indépendant aligné sur Donald Trump, pourrait se voir confier des responsabilités en matière de santé publique.
Un autre personnage clé devrait être le milliardaire Elon Musk, qui a fait campagne très activement pour Donald Trump. Le président élu pourrait charger l’homme le plus riche du monde de réorganiser en profondeur l’administration fédérale.
Promesse de baisses d’impôts
Passer les clés de la Maison Blanche au républicain sera en revanche une immense humiliation pour le président sortant Joe Biden, accusé par son camp d’avoir, par orgueil, facilité ce retour retentissant.
Après des semaines de campagne sans avancée, ce dernier s’est retiré de la course en juillet alourdi par son âge, 81 ans, au profit de son vice-président. Cette dernière, qui a qualifié son adversaire de « fasciste » et de « danger pour la démocratie », n’a pas réussi à convaincre les Américains qu’elle comprenait leurs préoccupations économiques et sécuritaires.
La principale préoccupation des électeurs, selon les sondages à la sortie des urnes, était l’économie et l’inflation, qui avaient grimpé en flèche pendant le mandat de M. Biden à la suite de la pandémie de COVID-19.
Donald Trump a promis aux Américains d’améliorer leur vie grâce à des réductions d’impôts et de droits de douane. Le républicain a également déclaré qu’il procéderait à des expulsions « massives » de migrants irréguliers.
Il pourra s’appuyer sur le Sénat, que les républicains ont repris aux démocrates, et éventuellement sur la Chambre des représentants, où son parti est en passe de conserver la majorité.
Le décompte des voix n’est pas terminé en Arizona, mais pour le reste, Donald Trump a remporté les six autres swing states. Et il est presque assuré de remporter le vote populaire contre Kamala Harris.
Il sera alors le premier président républicain depuis 20 ans à réaliser cet exploit, donnant ainsi tort aux sondeurs qui prédisaient le contraire.