Discrétion et indépendance
Ces dernières années, son compte X est aussi rare que celui de Trump est plein. Elle fête le 4 juillet, souhaite à tous un « Joyeux Noël » ou une belle Saint-Valentin en postant des photos d’enfants hospitalisés qu’elle avait rencontrés en tant que Première dame, un hommage à son initiative Be Best.
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En janvier 2024 pourtant, le ton était chargé d’émotion lorsqu’elle annonçait le décès de sa mère : “C’est avec une profonde tristesse que j’annonce le décès de ma mère bien-aimée, Amalija”. Une femme avec laquelle elle avait une grande ressemblance, « une femme forte qui se comportait toujours avec grâce, chaleur et dignité. Elle était entièrement dévouée à son mari, ses filles, son petit-fils et son gendre”, écrit-elle sobrement.
Les deux parents de Melania Trump passaient par là.»beaucoup de temps à la Maison Blanche, ils y vivaient même», a déclaré Mary Jordan, journaliste au Washington Post, dans «L’art de son marché » publié en 2022. Là, ils se sont parlé en slovène, Barron a inclus : «dans une belle unité familiale« .
Fière d’être devenue citoyenne américaine il y a 18 ans, en 2006, l’ancienne Slovène a également montré que la résilience et la débrouillardise dont elle a fait preuve dans sa vie personnelle l’avaient accompagnée jusqu’au sommet du pouvoir. C’est notamment ce qu’elle affirme dans ses Mémoires, parus le 8 octobre, un opus déjà devenu un best-seller, numéro 1 au classement du New York Times.
Résilience et mystère
Une réussite pas vraiment surprenante tant cette belle femme au passé tortueux, désormais puissante et riche, reste un mystère pour beaucoup, contrairement à son mari dont on a l’impression de tout savoir. On n’a pratiquement pas entendu sa voix entre 2016 et 2020 : celle qui roule encore gentiment le « r » a une conscience avancée de son image mais une volonté farouche de préserver son intimité. “Melania Trump a toujours été différente [des autres Premières Dames]. Pour elle, l’image a toujours eu beaucoup d’importance. Elle était une véritable énigme à la Maison Blanche. Elle vend des objets qui appartiennent à des moments très tristes de sa vie», affirme Kate Andersen Brower, une journaliste de CBS qui a suivi la montée en puissance de Melania Trump.
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L’épouse de Donald Trump est loin d’être la femme soumise à l’image de ces American Tradwives, un mouvement chrétien rétrograde qui entend remettre les femmes à leur place : à la cuisine, sous le joug du mari, comme dans les années 50. Des épouses qui ont soutenu Trump de manière plus visible et plus tonitruante que Melania.
Décoration de Noël et mystères du pouvoir
Elle est devenue femme d’affaires, vendant sur son site des tableaux et des dessins mais aussi des bijoux (patriotiques) et des décorations de Noël. Ce côté « femme au foyer » lui avait valu des moqueries lors d’un des Noëls de la Maison Blanche, qu’elle avait entièrement décoré. Mais celle qui a lancé « Be Best », une initiative sur l’importance de la santé sociale, émotionnelle et physique des enfants, ne recule plus devant les critiques ou les flatteries : Melania ose même désormais défendre des convictions qui ne sont pas celles de son mari : ainsi le droit à l’avortement dont elle parle résolument dans son livre.
En passant quatre années au cœur des arcanes du pouvoir, Melania a en effet ajouté l’art de la diplomatie à son talent de discrétion, de maîtrise de son image et surtout à sa force de persuasion. Des avantages dont celle qui ne comptait pas revivre le rêve de son mari… qui n’était pas le sien, savait certainement en jouer.
Souvenirs et menaces
Aujourd’hui, la mère de Barron Trump était bel et bien présente pour accompagner le triomphe de son mari. Donald Trump n’a pas manqué d’associer particulièrement son épouse et son fils à son triomphe. Soulignant «les fiançailles» de Mélania : «Elle a vraiment fait un travail remarquable. Elle travaille dur pour aider les gens», a-t-il ensuite ajouté quelques petits mots d’amour… et voilà ! “Je voulais également remercier Melania, la Première Dame, ma belle épouse. Qui d’ailleurs est actuellement en tête des ventes de best-sellers pour son livre.»
Élégante dans son costume gris, Melania T. a largement souri à ses compliments, se laissant embrasser son mari, aussitôt médiatisé, avant de passer une main dans le dos de son mari et d’aller saluer la foule de supporters avec lui jubilatoire.
Intelligent, intelligent et demi
Une bonne volonté qui n’est pas si surprenante… Car la belle quinquagénaire pourrait bien ne pas avoir à se mettre corps et âme au service de la Maison Blanche une seconde fois. Melania Trump révélait en juin au magazine « Page Six » qu’elle avait signé un accord avec son mari pour «ne pas avoir besoin d’être une première dame en service 24h/24 et 7j/7« . Un chèque en blanc pour pouvoir rester en retrait. Une fois Première Dame… mais pas (vraiment) deux fois !
Comment a-t-elle pu obtenir une telle « faveur » de la part de l’entêté Trump ? Eh bien, Melania a plus d’un tour dans son sac (de créateur). Ce que Mary Jordan avait déjà révélé dans son enquête sur la face cachée de l’ex-mannequin, “The Art of her Deal”. “Elle est intelligente, indépendante. Elle décidera de ce qu’elle veut faire et de ce qu’elle ne veut pas faire“a écrit l’auteur. Talents de «négociateur coriace», selon le journaliste du Washington Post, qui lui avait déjà permis en 2016 de renégocier avec le nouveau locataire de la Maison Blanche leur contrat de mariage à son désavantage, signé en 2005…