Par une matinée ensoleillée de la mi-octobre, à la base américaine de Kadena, sur l’île japonaise d’Okinawa, l’avion CP-140 Aurora des Forces armées canadiennes se prépare à décoller. Le moteur rugit et les hélices commencent à tourner.
A bord de cet avion, où se trouvent deux journalistes, une douzaine de membres des Forces armées canadiennes s’affairent devant les écrans radar. Ils exploitent également des caméras et des sonars. Ils recherchent des approvisionnements illégaux.
Il est de notre responsabilité de contribuer à empêcher certains transferts illégaux de navire à navire.
explique le major Doug Publicover, commandant de cette opération, depuis l’arrière de l’avion bruyant.
Doug Publicover dirige l’opération NEON.
Photo : Radio-Canada
Depuis 2018, les Forces armées canadiennes participent à l’opération NEON deux fois par année : une fois en mars et une fois en octobre.
Il s’agit de la mission des Nations Unies visant à empêcher que les sanctions imposées au régime de Kim Jong-un ne soient contournées. Onze nations font partie de cette force internationale, dont les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud.
Lorsqu’ils repèrent un navire suspect, les militaires canadiens volent à basse altitude pour documenter sa présence et prendre des photos.
Le navire pourrait transporter du pétrole, du charbon ou des équipements électroniques. La cargaison serait destinée à un navire nord-coréen. L’objectif est de prendre sur le fait les auteurs de transferts illégaux.
Une alliance qui se solidifie
Au printemps dernier, la quarantaine de membres des Forces canadiennes affectés à l’opération NEON ont documenté trois transferts illégaux de marchandises et suivi les activités de 19 navires suspects.
L’opération NEON est d’autant plus importante que de nombreux experts affirment que la Chine et la Russie aident la Corée du Nord à contourner les sanctions américaines.LUI.
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L’opération NEON se déroule en mars et octobre.
Photo : Radio-Canada
Vladimir Poutine et Kim Jong-un ont solidifié leur alliance stratégique plus tôt cette année. 10 000 soldats nord-coréens partent au front aux côtés des Russes en Ukraine.
Selon un organisme de recherche indépendant qui a documenté leur présence lors des attaques, l’armée russe a également utilisé en Ukraine des missiles fabriqués en Corée du Nord, prétendument avec des équipements obtenus en contournant les sanctions nord-coréennes.LUI.
En étant présents et en appliquant des sanctions en mer Jaune, nous contribuons à empêcher ce genre d’évolution entre les Russes et les Nord-Coréens.
Le problème, selon Mason Richey, professeur de relations internationales et de sécurité à l’Université Hancock des études étrangères de Séoul, est que depuis deux ans, les matières illégales ne sont plus transportées uniquement par voie maritime. De plus en plus de personnes voyagent par la route en Russie.
La Corée du Nord semble avoir accès à la plupart des ressources dont elle a besoin pour gérer son économie, faire fonctionner son armée et également pour mener à bien ses programmes de développement nucléaire et de missiles.
dit-il.
Des rayons dans les roues
Les informations recueillies par les Forces armées canadiennes lors de l’opération NEON sont fournies auLUI.
La Russie a cependant utilisé son veto l’année dernière pour fermer le groupe de travail des Nations Unies chargé d’utiliser les données pour faire appliquer les sanctions contre la Corée du Nord.
Un groupe dirigé par les Américains tente de prendre le relais en dehors du cadre duLUI.
La manière dont nos informations sont transmises entre les pays partenaires ne limite pas notre travail
répond le major Doug Publicover.
La participation du Canada à cette mission internationale en Asie s’inscrit dans le cadre de ses objectifs visant à accroître sa présence militaire et économique dans l’Indo-Pacifique.