Son rêve américain tourne au cauchemar

Son rêve américain tourne au cauchemar
Son rêve américain tourne au cauchemar

CHAMP DE PRINTEMPS | Le rêve américain d’une jeune mère haïtienne s’est transformé en cauchemar après que Donald Trump ait dressé une partie de la population américaine contre cette communauté.

“J’ai été menacée avec une arme à feu, dans la rue les gens me font des signes que je vais mourir, je prie avant de sortir avec mes enfants”, confie une jeune femme de 35 ans en mimant les signes de son écaillement. gorge. ce que lui font certains habitants de Springfield où elle vit depuis deux ans.

Craignant pour sa sécurité et celle de ses enfants, celle qui vient de Port-au-Prince a demandé à garder son identité secrète.

«C’est vraiment difficile», dit-elle en fondant en larmes.

Une jeune mère haïtienne qui vit à Springfield dans l’Ohio, que Le Journal a rencontrée chez elle, craint pour sa sécurité et sa vie depuis que Donald Trump a ciblé cette communauté lors d’un débat télévisé le 10 septembre. !1er novembre 2024. PHOTO CLARA LOISEAU

Photo Clara Loiseau

Autour de sa maison, la majorité des maisons arborent des drapeaux et des pancartes en soutien à l’ancien président Donald Trump. Et comme elle, de nombreux membres de la communauté haïtienne de Springfield ont confié à Journal et d’autres médias américains ont peur de quitter leur domicile.

« Quand je dis bonjour à mon voisin, je n’obtiens jamais de réponse. C’est comme si j’étais transparent. Tout cela parce que je suis noire», explique en français celle qui a travaillé pour le gouvernement haïtien avant de quitter son pays il y a six ans pour s’installer d’abord au Chili.

Pas le bienvenu

Dans cette petite ville située à l’ouest de Columbus, elle voit bien qu’elle et les gens de sa communauté ne sont pas les bienvenus.

« Les gens sont très racistes ici. Mais nous voulons juste travailler pour avoir une vie meilleure et envoyer de l’argent à notre famille qui est toujours en Haïti», insiste celui qui travaille pour une entreprise en ligne.

Photo Clara Loiseau

Depuis que le milliardaire a accusé à tort la communauté d’avoir tué et mangé les animaux de compagnie des Américains à Springfield, la mère de deux enfants a été directement prise pour cible.

« Quand je vais au marché, les gens me regardent, rient et disent que je dois manger des chats et des chiens », dit-elle.

La peur d’être discriminée est telle qu’elle n’ose plus se rendre à l’hôpital lorsqu’elle ou ses enfants sont malades.

« Je n’ose pas. Je préfère appeler ma mère qui est en République Dominicaine pour qu’elle me dise comment me soigner », raconte-t-elle.

Et même pour les enfants de la communauté, l’intégration est difficile.

« Mon enfant a été victime de violences de la part d’autres enfants, personne ne veut s’asseoir avec lui ou jouer avec lui. Il a peur, mon fils a très peur”, poursuit celle qui se trouve légalement aux Etats-Unis.

Pas une vie

En attendant les résultats de l’élection présidentielle mardi, la femme qui a deux enfants se prépare au pire, mais sans savoir ce qu’elle pourrait faire de son mari et de ses enfants.

« Ici, pour les Haïtiens, il n’y a pas de vie, il n’y a que l’existence. Nous sommes perçus comme des animaux qui ne sont là que pour travailler. Comme si nous n’étions que des esclaves», dénonce-t-elle.

« Nous pensons partir, mais où aller ? Il faut qu’on puisse avoir un statut légal et travailler ailleurs», réfléchit-elle, ajoutant qu’elle aimerait le Québec, mais que le froid lui fait peur.

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