Le comité spécial de l’UNESCO chargé de la protection des biens culturels en cas de conflit armé se réunira le 18 novembre pour une session extraordinaire consacrée au Liban, a annoncé jeudi L’Orient-Le Jour Mustapha Adib, ambassadeur du Liban auprès de l’organisation onusienne. « Le bureau de la commission est composé de 12 pays, et huit se sont prononcés en faveur de cette réunion. Elle aura lieu», explique M. Adib, alors que plusieurs sites historiques libanais classés au patrimoine de l’UNESCO sont endommagés et menacés par les frappes israéliennes.
Depuis plusieurs jours, l’armée israélienne cible la ville de Baalbeck et sa région avec des bombardements répétés. Jeudi, pour le deuxième jour consécutif, l’Etat hébreu a frappé la ville après avoir appelé à son évacuation, sans que la carte publiée de la zone menacée ne fasse d’exception pour la ville antique, qui comprend l’un des temples romains les mieux conservés au monde, classée sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1984.
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Trois jours plus tôt, lundi, deux enceintes juxtaposées de la vieille ville historique, l’une datant du mandat français et dite Gouraud (en référence au général Henri Gouraud) et l’autre de l’époque ottomane, ont été détruites par des frappes israéliennes. Celles-ci ont fait au moins 60 morts et 58 blessés dans le caza de Baalbeck-Hermel et dans d’autres régions de la Bekaa rien que lundi, selon un bilan provisoire du ministère de la Santé.
Mustapha Adib indique également que la délégation permanente du Liban auprès de l’UNESCO a demandé à la directrice générale de l’organisation, Audrey Azoulay, de s’exprimer publiquement sur le sujet et de « demander une protection renforcée des sites naturels et archéologiques ». Qu’est-ce que cela signifie en pratique ? “Que les organisations internationales puissent aider à restaurer le patrimoine endommagé, et surtout que nous puissions ainsi tenir Israël pour responsable de ses crimes commis contre le patrimoine”, répond M. Adib.
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«C’est tout ce que nous pouvons faire», ajoute l’ambassadeur. « Il y a une menace imminente, nous la voyons tous. Il faut donc faire la pression nécessaire sur les autorités internationales», juge-t-il, affirmant travailler avec la Direction générale des Antiquités (DGA), un organisme qui dépend du ministère libanais de la Culture, pour monter le dossier de demande de protection. du patrimoine libanais.
« Toute la ville historique de Baalbeck menacée »
Contacté par L’HUILE, Une Source proche de l’organisation responsable de la ville antique de Baalbeck à la DGA se dit « dégoûtée » par les bombardements israéliens en cours. « Je ne sais même pas quoi dire, j’ai dû m’assurer que les ouvriers n’étaient pas sur place au moment de l’ordre d’évacuation… Je n’ai pas les mots, je pleure », poursuit cette Source qui a souhaité pour rester anonyme.
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« Toute la ville historique est menacée. Il ne s’agit pas seulement du complexe, de la citadelle elle-même : c’est toute une infrastructure, un écosystème qui l’entoure. Les ouvriers qui travaillent sur le chantier ont quitté leurs logements qui jouxtent le chantier», ajoute cette Source dont la colère ne faiblit pas. “Personne ne fait rien, même les étrangers ne bougent pas !” Tout le monde vous dit « c’est merveilleux, c’est magnifique » le site de Baalbeck… Mais faites quelque chose ! Ce n’est pas un film qu’on vit, ce ne sont pas que des images qu’on voit défiler, c’est la réalité ! » s’indigne-t-elle.
Même si la restauration du patrimoine déjà endommagé par les grèves est possible, cela « prendra du temps », selon la même Source. De son côté, Mustapha Adib espère que la réunion du 18 novembre permettra de faire avancer les choses. « Tout ce qui était en mon pouvoir a été fait », assure-t-il. Mais jusqu’à ce qu’il y ait un cessez-le-feu, nous sommes tous exposés à toutes les violations possibles par Israël. »
Le comité spécial de l’UNESCO chargé de la protection des biens culturels en cas de conflit armé se réunira le 18 novembre pour une session extraordinaire consacrée au Liban, a déclaré Mustapha Adib, ambassadeur du Liban auprès de l’organisation onusienne. « Le bureau de la commission est composé de 12 pays, et huit se sont prononcés en faveur de cela…