Un analyste belgo-congolais derrière les barreaux suite au « coup d’État » à Kinshasa

Un analyste belgo-congolais derrière les barreaux suite au « coup d’État » à Kinshasa
Un analyste belgo-congolais derrière les barreaux suite au « coup d’État » à Kinshasa

L’étrange tentative de coup d’État avorté, perpétrée dimanche 19 mai à Kinshasa par Christian Malanga, n’a cessé de susciter des commentaires et de faire des victimes en République démocratique du Congo.

Depuis mercredi, c’est Jean-Jacques Wondo, spécialiste reconnu des questions de défense, militaire diplômé de l’Ecole royale militaire (ERM) de Belgique, de nationalité belge, qui a été privé de liberté et entendu par les services de renseignement militaire dans cette affaire.

Jean-Jacques Wondo avait récemment rejoint l’équipe de conseillers d’un autre service de renseignement congolais (l’Agence nationale de renseignement – ​​ANR). Il y retrouve un ancien condisciple de l’ERM, le colonel-médecin à la retraite Daniel Lusadusu, nommé chef de ce service le 1er août, moins de cinq mois avant un cycle électoral important, par le président Félix Tshisekedi avec le «mission d’humaniser »selon les propos présidentiels, un service qui brillait depuis des années par sa capacité à réprimer violemment toutes les voix, même légèrement discordantes.

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» Jean-Jacques Wondo a été captivé par une photo de 2017 où on le voit avec Christian Malanga. Les services de renseignement lui reprochent des contacts constants avec le leader de ce coup d’Etat.»explique un diplomate qui ajoute : « Malanga était un homme fantasque qui appelait tout le monde. Jean-Jacques Wondo devait être l’une de ses cibles préférées compte tenu de sa casquette de spécialiste militaire. ». D’autres rappellent également les images qui circulaient de Christian Malanga en compagnie du cardinal Ambongo et d’autres évêques catholiques. « Être photographié avec des personnalités est un sport national en République Démocratique du Congo »poursuit notre interlocuteur.

Jean-Jacques Wondo aurait encore été en contact avec Christian Malanga quelques jours avant sa tentative de coup d’État. Des messages confirmant ce scénario auraient été retrouvés dans le téléphone du mutin tué le 19 mai.

Tensions entre services

Pour plusieurs sources, qui demandent toutes à rester anonymes »compte tenu du niveau actuel de tensions à Kinshasa »Jean-Jacques Wondo est un «moyen de joindre votre patron » et ancien compagnon de l’ERM qui « trop mou dans la répression ».

« Il est évident que l’ex-Demiap, le renseignement militaire, dirigé par le général Christian Ndaywell (également de nationalité belge, NDLR) est bien plus réactive et bien plus effrayante que l’ANR », explique un Kinois qui rappelle les récents faits d’armes de ce service dans l’arrestation et la détention musclée de l’opposant Salomon Kalonda ou dans ce qui a été qualifié de «suicide” du député et ancien ministre des Transports Chérubins Okende.

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L’ère des sécurocrates belges

Kinshasa serait donc secouée par une guerre de services tous aux mains de responsables belges et tous sous la férule de Jacques Tshisekedi, le coordinateur de la sécurité intérieure au sein des services personnels du chef de l’Etat. Ce coordinateur n’est autre que le frère du Président de la République qui, lui aussi et contrairement à son frère, a opté pour la nationalité belge.

Le nom d’Inzun Kakiak, ancien patron de l’ANR devenu ambassadeur au Congo Brazzaville, est déjà évoqué à Kinshasa pour succéder à Daniel Lusadusu.

 
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