« Et il y a souvent un problème de discipline avec les passagers »

Une descente rapide provoquée par les pilotes ?

“Il faudra attendre les résultats de l’enquête pour savoir ce qui s’est réellement passé. réagit Alain Vanalderweireldt, président de Beca, l’association belge des pilotes de ligne. Les premières données indiquent une descente très rapide de l’avion. Il est possible que les pilotes aient voulu sortir le plus rapidement possible des turbulences. ».

Autre possibilité : les pilotes ont temporairement perdu le contrôle de l’avion, ce qui peut arriver lors de turbulences extrêmement fortes. Les causes de ces phénomènes météorologiques peuvent être multiples. Certaines d’entre elles, notamment les turbulences par temps clair, difficiles à prévoir car difficilement détectables par radar, pourraient être de plus en plus fréquentes, selon une étude récente de l’Université de Reading en Angleterre.

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Une hausse inquiétante dans l’Atlantique Nord

Des chercheurs anglais ont ainsi constaté que sur un point moyen de l’Atlantique Nord – sur l’une des routes aériennes les plus fréquentées au monde – la durée annuelle totale des « turbulences sévères » avait augmenté de 55 % entre 1979 et 2020. Plus inquiétant, selon l’étude. Selon les auteurs, cette augmentation n’est pas étrangère aux effets du changement climatique et devrait donc continuer à s’accentuer dans les années à venir.

“Les compagnies aériennes vont devoir commencer à réfléchir à la manière dont elles vont faire face à l’augmentation des turbulences, car cela coûte à l’industrie entre 150 et 500 millions de dollars par an rien qu’aux États-Unis., explique Mark Prosser, l’un des chercheurs. Outre les dommages causés à leurs avions, les transporteurs aériens doivent aussi parfois modifier leur route pour éviter des turbulences excessives.

Zones connues en Europe

En 29 ans de carrière, Alain Vanalderweireldt affirme pourtant ne pas avoir constaté une augmentation du nombre de turbulences dans le ciel. “Il existe des zones connues en Europe, comme lorsque vous survolez les Alpes ou les Pyrénées, où l’avion peut être secoué mais pas au point de le briser non plus”. Le commandant estime également que les équipages sont de mieux en mieux équipés pour éviter ces zones à risques. “Nous disposons désormais d’informations météorologiques qui nous parviennent presque en direct. »

L’équipage du vol de Singapore Airlines a-t-il été totalement surpris par les fortes turbulences de mardi ? Selon le témoignage d’un passager du vol, “l’avion s’est soudainement effondré” alors que le signal de ceinture de sécurité venait de s’allumer. »Certaines personnes se sont cognées la tête contre le plafond des cabines à bagages et l’ont cabossé, elles ont heurté les endroits où se trouvent les lumières et les masques et ont traversé le plafond. »a expliqué un autre passager à l’agence Reuters.

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« Il y a souvent un problème de discipline avec les passagers qui défont leur ceinture de sécurité sans suivre les consignes données »déplore le président de Beca. Les équipages ne donnent pas non plus toujours le bon exemple, continuant de passer avec leur charrette pour vendre ou distribuer des repas et des boissons lorsque les signaux leur demandent de s’asseoir..

A noter que le site Turbi.com donne, à six heures d’intervalle, une carte interactive des turbulences que l’on pourrait rencontrer sur le trajet de n’importe quel vol autour du monde. Une entreprise autrichienne Turbulence Solutions affirme, de son côté, avoir développé un système qui permettrait de réduire de 80 % les secousses de l’avion en cas de turbulences. L’idée est d’ajuster automatiquement les gouvernes de l’avion pour éliminer les chocs.