Quelles hypothèses derrière le crash de l’hélicoptère du président iranien ? « Ce n’est pas forcément un problème technique »

Quelles hypothèses derrière le crash de l’hélicoptère du président iranien ? « Ce n’est pas forcément un problème technique »
Quelles hypothèses derrière le crash de l’hélicoptère du président iranien ? « Ce n’est pas forcément un problème technique »

Finalement, grâce à l’aide d’un drone turc, l’épave a été retrouvée. La question se pose désormais : comment un tel crash a-t-il pu se produire ? Selon le ministre turc des Transports, l’hélicoptère ne disposait pas de « système de signalisation » ou était en panne au moment de l’accident dimanche.

Interrogé par La Libre, Xavier Tytelman, expert aérien français, estime que ces informations sur le système de signalisation restent floues. “L’hélicoptère n’avait pas de transpondeur (système qui transmet un signal permettant d’identifier l’avion par les services de navigation aérienne, NDLR) et n’a pas envoyé sa position. Cela est possible car il s’agit d’un appareil d’État qui se veut discret. La deuxième possibilité est que les systèmes anti-collision n’ont pas fonctionné à bord ou n’ont tout simplement pas été installés car il s’agit de systèmes anciens. La troisième possibilité, et c’est là toute la difficulté, est que le crash aurait pu endommager ce dispositif de signalisation. Il est donc difficile de dire si la panne à ce niveau est survenue avant ou après l’accident. Ce n’est pas assez précis.

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Xavier Tytelman pointe du doigt le matériel vieillissant. « Ces hélicoptères sont vieux et ne disposent pas des nouvelles technologies appropriées. C’est un problème que l’on retrouve en Iran, mais aussi dans de nombreux autres pays. Se souvenir du crash de l’avion du président polonais sur le sol russe en 2010. Citant cet exemple, l’expert français se pose une autre question : « Les pilotes sont-ils formés pour voler sans visibilité ? Je doute que les pilotes iraniens aient les qualifications particulières nécessaires pour voler dans un environnement où rien ne peut être vu. »

“Ce n’est pas forcément un problème technique”insiste Xavier Tytelman. “Certes, le fait que l’Iran opère avec des avions en fin de vie renforce cette hypothèse, mais les erreurs de pilotage et le brouillard sont des raisons suffisantes pour s’écraser sur la montagne.”

Quant à la piste de l’attaque, l’expert ne peut évidemment pas se prononcer avec certitude. « Dans les quelques images que l’on voit, on voit un impact sur la montagne. Nous n’avons aucune information selon laquelle des débris ont été perdus 500 mètres auparavant ou qu’il y a eu un coup de feu. »note simplement le spécialiste.

Xavier Tytelman fait en revanche part de ses inquiétudes sur les conséquences de cet accident. «Il faut s’attendre à ce que les Russes tentent de pointer du doigt les Ukrainiens. Puisque l’Iran soutient militairement la Russie, il y a déjà des propagandistes russes qui commencent à blâmer l’Ukraine. Dans le même esprit, les anti-israéliens accuseront sans aucun doute Israël étant donné les tensions entre les deux pays.»

Concernant l’enquête, le Français est très sceptique. « Il n’y aura pas d’enquête. De même qu’il n’y a eu aucune enquête sur la mort de Prigojine. Il ne faut pas espérer qu’il y ait de la transparence sur les causes de cet accident. Surtout si c’est de leur faute parce qu’ils ont un mauvais équipement ou des pilotes inexpérimentés. Ils tenteront alors toujours de trouver une cause extérieure.

 
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