Israël et le Hamas en guerre, jour 251

(Rafah) L’armée israélienne a mené jeudi de nouveaux bombardements meurtriers sur la bande de Gaza dévastée et assiégée, le Hamas palestinien faisant état de combats de rue à Rafah, quelques heures après que le secrétaire d’État américain Antony Blinken a jugé qu’un cessez-le-feu était toujours possible.


Publié à 7h33

Mis à jour à 13h32

Ce qu’il faut savoir

  • Les États-Unis font pression en faveur d’un accord basé sur un plan annoncé par le président Joe Biden. Il accuse le mouvement islamiste palestinien d’être le « principal obstacle » à un accord de cessez-le-feu ;
  • Le Hamas a annoncé mardi avoir donné au Qatar et à l’Egypte sa réponse au plan en trois étapes annoncé le 31 mai par Joe Biden ;
  • Des tirs d’artillerie nourris et des frappes aériennes ont ciblé plusieurs zones du territoire palestinien tôt jeudi, notamment la ville de Rafah ;
  • L’armée israélienne a lancé une offensive terrestre sur Rafah le 7 mai, forçant un million de Palestiniens à fuir ;
  • La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée par le Hamas depuis la bande de Gaza dans le sud d’Israël ;
  • Sur 251 personnes kidnappées, 116 sont toujours retenues en otage à Gaza, dont 41 sont mortes, selon l’armée israélienne ;
  • L’armée israélienne a lancé une offensive qui a fait 37 202 morts sur le territoire de Gaza.

La guerre, entrant dans son 9e mois, ne connaît aucun répit. Et le front nord d’Israël avec le Liban a connu une nouvelle flambée de violence, l’armée israélienne menaçant de répondre « par la force » aux attaques du Hezbollah libanais qui a tiré des dizaines de projectiles contre des cibles militaires israéliennes.

Un plan de trêve à Gaza annoncé le 31 mai par le président américain Joe Biden n’a toujours pas vu le jour, Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas campant sur leurs positions intangibles.

« Qu’avons-nous gagné de cette guerre, à part les meurtres, la destruction, l’extermination et la famine ? » s’exclame Oum Chadi, une Palestinienne de 50 ans, exhortant le Hamas à « mettre fin à la guerre immédiatement, sans chercher à contrôler et diriger Gaza ».

Alors que les espoirs d’un cessez-le-feu sont régulièrement déçus, certains habitants de Gaza, comme Oum Chadi, critiquent le Hamas et réclament une trêve au moment où le territoire palestinien est en proie à une crise humanitaire majeure avec une menace de famine.

A Jérusalem, des étudiants brandissant des photos d’Israéliens kidnappés lors de l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre contre Israël et détenus à Gaza, ont également appelé le gouvernement de Benjamin Netanyahu à arrêter la guerre et à rapatrier les otages chez eux lors d’une manifestation devant le Parlement.

Mais M. Netanyahu a exprimé à plusieurs reprises sa détermination à poursuivre la guerre jusqu’à la défaite du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne.

«Nuit très violente»

PHOTO HATEM KHALED, REUTERS

Un Palestinien en déplacement à Rafah

Jeudi dans la bande de Gaza, des tirs d’artillerie nourris et des frappes aériennes ont visé plusieurs zones, dont Rafah, au sud, à la frontière avec l’Egypte, selon des correspondants de l’AFP.

La branche militaire du Hamas a déclaré qu’elle était engagée dans des combats de rue dans l’ouest de Rafah, où des témoins ont signalé des tirs d’hélicoptères Apache, tandis que d’autres ont décrit « une nuit très violente » dans la ville.

Les militaires “poursuivent leurs opérations ciblées dans le secteur de Rafah”, a indiqué l’armée, ajoutant avoir “éliminé plusieurs terroristes au corps à corps” mercredi.

Israël avait présenté son offensive terrestre lancée le 7 mai à Rafah comme essentielle pour éliminer le Hamas, mais les combats ont repris ces dernières semaines dans plusieurs autres régions de Gaza, notamment dans le centre où trois corps ont été retrouvés dans une maison bombardée selon la Défense civile. .

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par l’attaque lancée par le Hamas depuis la bande de Gaza, dans le sud d’Israël, qui a fait 1.194 morts, pour la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP. basé sur des données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes enlevées, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 41 sont mortes, selon l’armée.

En réponse, l’armée israélienne a lancé une offensive de grande ampleur à Gaza qui a fait 37.232 morts, dont 30 dans les dernières 24 heures, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

Appel du G7

Après plus de huit mois de guerre, les États-Unis s’efforcent d’obtenir un accord basé sur le plan annoncé par Joe Biden qui prévoit, dans une première phase, un cessez-le-feu de six semaines accompagné d’un retrait du gouvernement israélien des zones densément peuplées de Gaza. , la libération de certains otages détenus à Gaza et la libération de Palestiniens emprisonnés par Israël.

M. Biden a présenté ce plan comme venant d’Israël. Mais M. Netanyahu l’a jugé incomplet en réaffirmant la détermination de son gouvernement à détruire le Hamas et à libérer tous les otages.

De son côté, le Hamas a adressé aux pays médiateurs une première réponse qui n’a pas été divulguée. Selon une source proche des discussions, il contient des « amendements » au plan, notamment « un calendrier pour un cessez-le-feu permanent et le retrait complet des troupes israéliennes de Gaza ». Des exigences qu’Israël a toujours rejetées.

PHOTO IBRAHEEM AL-OMARI, AGENCE FRANCE-PRESSE

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken

M. Blinken a déclaré mercredi à Doha, dernière étape d’une énième tournée au Moyen-Orient depuis le 7 octobre, que « certains changements » exigés par le Hamas étaient « réalisables, d’autres non ». Il a exprimé l’espoir de pouvoir « combler » le fossé entre les protagonistes.

Réunis en Italie, les dirigeants du G7 ont apporté leur soutien au plan annoncé par M. Biden, appelant le Hamas à « donner l’accord nécessaire » pour sa mise en œuvre.

Roquettes sur Israël et le Golan

La guerre à Gaza a donné lieu à des violences entre le Hezbollah, allié du Hamas, et l’armée israélienne à la frontière israélo-libanaise, qui se sont intensifiées ces derniers jours.

Jeudi, le Hezbollah a lancé des attaques « avec des roquettes et des drones » contre plusieurs positions militaires dans le nord d’Israël et dans le Golan syrien occupé par Israël.

Le mouvement libanais a intensifié ses attaques depuis la mort de l’un de ses commandants tué mardi dans une frappe israélienne ciblée au sud du Liban.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV La liberté d’expression en danger au Sahel – DW – 13/06/2024 – .
NEXT 5 destinations méconnues pour des vacances d’été en France loin de la chaleur et de la foule