Le chef du Hamas Yahya Sinouar a été « éliminé »

(Jérusalem) Israël a annoncé jeudi que le chef du Hamas Yahya Sinouar avait été tué lors d’une opération militaire dans la bande de Gaza, portant un coup décisif au mouvement islamiste palestinien qu’il combat depuis plus d’un an.


Publié à 9h11

Mis à jour à 13h42

Cyril JULIEN avec Lisa GOLDEN à Beyrouth

Agence -Presse

Ce que vous devez savoir

  • Agé de 61 ans et leader depuis 2017 du mouvement islamiste palestinien à Gaza, Yahya Sinouar a été nommé chef politique du Hamas après la mort d’Ismaïl Haniyeh tué à Téhéran le 31 juillet dans un attentat imputé à Israël ;
  • L’attaque du Hamas du 7 octobre a fait 1.206 morts en Israël, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes et incluant des otages morts ou tués en captivité à Gaza ;
  • Au moins 42.438 Palestiniens ont été tués, pour la plupart des civils, lors de l’offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Yahya Sinouar, militant radical et homme de l’ombre, est considéré comme l’un des cerveaux de l’attaque d’une ampleur sans précédent menée par le Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, qui a déclenché la guerre dans le territoire palestinien et mis le feu aux poudres dans le pays. région.

Agé de 61 ans et leader depuis 2017 du mouvement islamiste palestinien à Gaza, il a été nommé chef politique du Hamas début août après la mort d’Ismaïl Haniyeh, tué à Téhéran le 31 juillet dans un attentat imputé à Israël, qui n’a pas été commenté.

L’armée et les services de renseignement intérieur « confirment qu’après un an de traque, hier [mercredi]”Le 16 octobre 2024, des soldats de l’armée israélienne ont éliminé Yahya Sinouar, le chef de l’organisation terroriste Hamas, lors d’une opération dans le sud de la bande de Gaza”, a indiqué l’armée dans un communiqué. .

Le Hamas n’a pas immédiatement confirmé sa mort.

Yahya Sinouar est « responsable d’actes de terrorisme odieux », a déclaré le président israélien Isaac Herzog, appelant à ce que les otages toujours détenus à Gaza soient « ramenés ».

“L’élimination de Sinouar est une opportunité pour la libération immédiate des otages [emmenés à Gaza le 7 octobre] et ouvre la voie à un changement profond à Gaza », a déclaré le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz.

“Pendant les opérations militaires […] trois terroristes ont été éliminés», avait indiqué plus tôt l’armée dans un communiqué, une Source sécuritaire israélienne précisant que des analyses ADN étaient en cours sur un corps pour confirmer s’il s’agissait bien de Sinouar.

Peu après l’attaque du 7 octobre 2023, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que « tout membre du Hamas est un homme mort ».

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a écrit jeudi sur X : « Nous atteindrons tous les terroristes et nous les éliminerons ».

« Assassin cruel »

L’attaque du Hamas du 7 octobre a fait 1.206 morts en Israël, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes et incluant des otages morts ou tués en captivité à Gaza.

Sur 251 personnes kidnappées ce jour-là, 97 restent captives à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l’armée.

Le leader de la Chambre des représentants américaine, Mike Johnson, a salué la mort de Yahya Sinouar comme une « Source d’espoir ».

Berlin, qui a qualifié le leader du Hamas de « cruel assassin », a appelé le mouvement à libérer tous les otages.

Ces déclarations interviennent dans un contexte explosif au Moyen-Orient, où Israël bombarde depuis le 23 septembre les positions du Hezbollah au Liban, qui avait ouvert le 8 octobre 2023 un front transfrontalier en soutien au Hamas.

Le 30 septembre, l’armée israélienne a lancé des opérations terrestres dans le sud du Liban pour lutter contre le mouvement islamiste libanais.

Jeudi à midi, des frappes ont visé plusieurs régions du sud et de l’est du Liban, fiefs du Hezbollah dont la banlieue sud de Beyrouth.

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PHOTO HUSSEIN MALLA, PRESSE ASSOCIÉE

De la fumée s’élève après les frappes aériennes israéliennes sur Dahiyeh, une banlieue sud de Beyrouth, au Liban, le 16 octobre 2024.

Plus tôt, une frappe israélienne avait visé « l’entrepôt d’armes » du Hezbollah à Lattaquié en Syrie, fief du président Bachar al-Assad, blessant deux personnes, selon les médias syriens et l’Observatoire syrien des droits de l’homme.

Les États-Unis, alliés d’Israël, ont annoncé pour leur part avoir frappé cinq dépôts souterrains de munitions des Houthis, qui contrôlent de vastes pans du Yémen et mènent des attaques contre Israël et des navires qui leur seraient liés, en soutien au Hamas. .

« Arrêtez l’escalade régionale »

Après avoir affaibli le Hamas à Gaza, Israël a déplacé l’essentiel de ses opérations militaires vers le front libanais.

En près d’un mois, au moins 1.373 personnes ont été tuées dans le pays, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles, l’ONU recensant près de 700.000 personnes déplacées.

L’Iran, allié du régime syrien, des rebelles Houthis, du Hezbollah et du Hamas, a menacé jeudi d’attaquer “douloureusement” Israël s’il frappait des cibles “en Iran ou dans la région”, en réponse aux attaques de missiles menées par Téhéran sur des cibles israéliennes. territoire sur 1est octobre auquel Israël s’est engagé à répondre.

Cette attaque a été présentée par l’Iran comme des représailles à l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh, et à celui de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, tué lors d’une frappe israélienne le 27 septembre près de Beyrouth.

Le Hezbollah a de son côté affirmé jeudi avoir tiré des roquettes contre les troupes israéliennes près du plateau du Golan syrien annexé par Israël, et détruit deux chars israéliens dans le sud du Liban.

Israël dit vouloir neutraliser le Hezbollah à la frontière pour permettre le retour vers le nord d’Israël de quelque 60 000 personnes déplacées par ses tirs incessants depuis un an.

Quatorze morts à Gaza

Dans la bande de Gaza, au moins 14 personnes ont été tuées jeudi dans une frappe israélienne contre l’école Abou Hussein abritant des déplacés dans le camp de Jabalia, au nord, selon deux hôpitaux de la zone, l’armée israélienne indiquant avoir ciblé des Palestiniens. combattants.

Jabalia est encerclée et bombardée depuis le 6 octobre par l’armée israélienne, qui affirme que le Hamas tente d’y reconstituer ses forces. Le sort de centaines de milliers de Gazaouis pris au piège des combats est au centre des préoccupations internationales.

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PHOTO OMAR AL-QATTAA, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Un bâtiment s’est effondré après un bombardement israélien dans le quartier Saftawi de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 15 octobre 2024.

Le chef de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, a pointé un “risque réel” de famine dans le territoire palestinien assiégé et dévasté, accusant “certains membres du gouvernement israélien” d’en faire “une arme de guerre”. .

Au moins 42.438 Palestiniens ont été tués, pour la plupart des civils, lors de l’offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Les assassinats précédents de dirigeants du Hamas imputés à Israël au cours des 20 dernières années

2004 : raid contre Cheikh Yassine à Gaza

Le 22 mars 2004, le chef spirituel du Hamas, Cheikh Ahmed Yassin, est décédé lors d’un raid d’hélicoptère israélien à Gaza, alors qu’il quittait une mosquée.

Il a été libéré de prison en octobre 1997, dans le cadre d’un échange de prisonniers négocié après une tentative d’assassinat par empoisonnement du chef du bureau politique du Hamas et de l’un de ses fondateurs, Khaled Meshaal, le 25 septembre 1997 par des agents du Mossad (agence israélienne). services de renseignement).

2004 : son successeur Rantissi tué à son tour

Moins d’un mois plus tard, son successeur à la tête du mouvement, Abdel Aziz Rantissi, était à son tour tué dans un raid israélien.

Janvier 2024 : al-Arouri, numéro deux, tué à Beyrouth

Près de trois mois après le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, le numéro deux du mouvement islamiste palestinien, Saleh al-Arouri, a été tué le 2 janvier 2024. lors d’une frappe attribuée à Israël dans la banlieue sud de Beyrouth.

Juillet 2024 : Mohammed Deif, chef de la branche armée, tué à Gaza selon Israël

Une frappe israélienne le 13 juillet près de Khan Younes (au sud de la bande de Gaza) a tué le chef de la branche armée du Hamas, Mohammed Deif. Son décès sera annoncé le 1est Août par Israël, mais non confirmé par le Hamas.

Juillet 2024 : Ismaïl Haniyeh, leader politique, tué à Téhéran

Le 31 juillet, le leader politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a été assassiné lors d’un attentat dans une résidence du nord de Téhéran, après avoir assisté à la cérémonie d’investiture du nouveau président iranien, Massoud Pezeshkian.

L’Iran, le Hamas et le Hezbollah libanais accusent Israël, qui n’a fait aucun commentaire. Selon les Gardiens de la révolution, l’armée idéologique iranienne, Ismaïl Haniyeh a été tué par un « projectile à courte portée » tiré sur sa résidence.

Yahya Sinouar, le chef du Hamas à Gaza, a été nommé le 6 août pour lui succéder.

Octobre 2024 : Yahya Sinouar

Le 17 octobre, l’armée israélienne a annoncé la mort du chef du Hamas Yahya Sinouar, considéré comme l’un des cerveaux de l’attaque du 7 octobre 2023 sur le sol israélien. Il a été tué lors d’une opération militaire dans la bande de Gaza, mais sa mort n’a pas été confirmée par le Hamas.

« Le meurtrier de masse Yahya Sinouar, responsable du massacre et des atrocités du 7 octobre, a été éliminé par les militaires. [des forces israéliennes] », déclare le ministre israélien des Affaires étrangères Israel Katz.

 
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