Le ciel tricolore d’Auvergne avec la Patrouille de

Le ciel tricolore d’Auvergne avec la Patrouille de
Le ciel tricolore d’Auvergne avec la Patrouille de France

UNAu sol comme dans les airs, chaque pilote a son rôle, sa partition. Sur le terrain, l’accueil a été parfait de la part des neuf membres de la Patrouille de (PAF) mais aussi de la part des mécaniciens et de la direction. Au total, le PAF est composé d’environ 70 personnes à l’année. Vendredi 4 octobre, onze Alphajets tricolores étaient alignés sur le tarmac de l’AIA Aulnat (63). L’atelier industriel aéronautique (1 400 salariés) entretient les avions de l’Armée de l’Air et de l’Espace. Ce jour-là, la Patrouille de France avait posé ses ailes dans la capitale auvergnate en prévision de sa participation au meeting du Cervolix à Issoire, à quelques kilomètres de là. Une dizaine de personnes ont été conviées au briefing de préparation. Dans sa mission, chaque pilote indique le contexte de la formation à venir sur le site de l’événement : météo, localisation, caractéristiques du terrain, consignes de sécurité, itinéraires de repli, largage d’un avion en cas d’anomalie de celui-ci…

La partition
Dans un silence religieux, pour lequel chacun était invité à éteindre son téléphone, le commandant Julien Decorte a lancé « la musique », le moment où chaque pilote répète sa partie au son de la voix du leader. Après des heures d’entraînement, les membres de l’équipe se sont imprégnés de l’intensité de la voix, de son rythme. “C’est elle qui nous guide sans que nous ayons à regarder l’avion devant ou sur le côté”, explique le commandant Nicolas Desagulier, intérieur gauche accompagné de son successeur. On est tous dans le tempo en manœuvrant du bout du pouce en impulsions sur la bande » (bouton en haut du manche). Le tout se passe à 500 km/h pour dessiner les personnages dans un panache de fumée bleu-blanc-rouge.
Suivant les instructions de l’animateur, chacun a répété mentalement la séquence, encore une fois, en temps réel pendant la représentation. Quelques minutes après cette répétition mentale, les pilotes ont pris place dans leur avion au sifflement assourdissant des neuf Alphajets, accompagnés pour le Cervolix par un Rafale encore plus bruyant et bien plus puissant comme il le démontrera au décollage. Les Alphajets ont pris leur envol en position et en deux groupes qui se sont très vite retrouvés dans le ciel. C’est déjà le spectacle. Une heure plus tard, ils revenaient d’Issoire après l’exercice pratique.

En toute confiance

Chaque année, sur dix à trente candidatures, seuls trois nouveaux équipiers rejoignent la Patrouille de France. Ils sont issus d’unités de combat de l’Armée de l’Air totalisant au moins 1 300 heures de vol. La plupart sont déjà intervenus au combat pour des opérations extérieures. Ce sont tous des officiers.
« Le choix se fait par cooptation davantage sur le ressenti et la psychologie car on connaît déjà l’expérience du pilote à travers les états de service de chacun », révèle le commandant Desagulier. Nous devons avoir une confiance totale entre nous. Il en va de même pour les mécaniciens qui choisissent le pilote pour lequel ils effectueront les vérifications et le contrôle de l’avion. Avec la fin de la saison, la préparation hivernale commence pour six mois avec l’intégration de nouvelles personnes, les changements de postes selon l’ancienneté et la prise de fonction du nouveau leader. C’est au « charognard » placé derrière le leader en formation d’escadrille de prendre en charge la Patrouille de France pendant un an. Durant cette phase, la formation s’effectue à raison de deux vols par jour et de deux séances de travail physique, sur la base de Salon-de-Provence. En plus d’être des pilotes d’élite, les membres du PAF sont aussi des sportifs de haut niveau à la condition irréprochable. Viennent ensuite les sorties aux meetings en France et à l’étranger, les grands événements comme l’ouverture des Jeux Olympiques de Paris, les cérémonies du 14 juillet… Un rôle d’ambassadeur assumé par les membres du PAF dans une carrière militaire au service du pays. “Comme les autres, c’était pour moi un rêve d’enfant d’être pilote de la Patrouille de France et aujourd’hui un honneur d’en faire partie”, avoue le commandant Desagulier qui sera “solo” à la queue de la patrouille pour son dernier année. L’année prochaine, pour le 80e anniversaire de l’armistice de 1945, la patrouille française, dirigée par le commandant Richard, survolera-t-elle le ciel du Cantal ? Robert Malbec, un ancien officier de l’armée de l’air de Murat, y travaille.

 
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