En Italie, le vote d’une loi dans le Trentin autorisant l’abattage de huit ours par an, malgré la protection de l’espèce, a attisé les tensions entre défenseurs des animaux et élus. Cette décision intervient un an après qu’un joggeur y ait été tué par l’un de ces ursidés.
Dans l’est du Trentin, on compte une centaine d’ours adultes et une quinzaine d’oursons. Au cours des dix dernières années, sept attaques d’ours ont été signalées.
Même si de nombreux habitants ont été confrontés à leur présence, ils en ont encore plus peur depuis l’attaque mortelle d’un joggeur en 2023.
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C’est pour cette raison que le gouvernement a adopté une loi qui permet aux gardes forestiers d’éliminer huit ours jugés problématiques par an.
« Un ours problématique est un ours qui, par exemple, se montre trop confiant envers les humains. Un ours qui s’approche trop souvent des habitations humaines et y associe la présence de nourriture», argumente Alessandro Brugnoli, chef du Département des Grands Animaux. carnivores de la province autonome du Trentin, jeudi à 19h30
Augmentation du nombre d’ours
La région mène un projet de réintroduction de l’ours brun depuis 25 ans. Alberto Stoffella, ancien garde forestier, y participe. “Ici, il y a des ours, le problème peut survenir quand les promeneurs leur font peur”, assure-t-il.
Il constate que leur nombre a considérablement augmenté, mais que cela ne prouve pas que tout va bien pour eux. « Cela signifie qu’ils ont trouvé un territoire approprié. Mais ce qu’ils n’ont pas trouvé au fil du temps, c’est un accueil positif de la part de la communauté locale », explique Alberto Stoffella.
«Quand il y en a trop, il y en a trop», estime un habitant de la région. « Nous avons peur d’aller dans la forêt maintenant. Je les renverrais tous d’où ils viennent, en Slovénie. “
« Ils sont déjà venus quatre fois chez moi… même une mère avec ses bébés », raconte une autre habitante. “L’année dernière, ils ont mangé quatre moutons.”
Oppositions à la loi
La nouvelle loi a provoqué une guérilla locale. Les défenseurs des droits des animaux contestent l’abattage d’ours jugés innocents. Certains ont même violemment menacé les élus du Trentin, comme l’explique Roberto Failoni, conseiller provincial chargé du tourisme et des forêts.
« Le président est sous escorte policière, car il a reçu encore plus de menaces que moi. Je crois que ceux qui nous menacent ou ceux qui ont des opinions différentes ne savent pas ce que signifie vivre à la montagne.»
Egalement interviewé par la RTS, un militant dénonce un grave manque de dialogue et regrette que le gouvernement du Trentin ne pense qu’à tuer des ours sans proposer de solution pour améliorer la cohabitation.
« Il n’y a pas de panneau d’information à l’entrée du bois demandant aux gens d’entrer dans le respect des ours. Mais dans tous les cas, cette loi doit être abolie. Je ne connais aucun ours « Je vois des ours qui ont trop confiance en eux parce que les gens laissent de la nourriture derrière eux », explique Ornella Dorigatti de l’association Bears and Others.
Les tensions autour de la gestion des ours dans le Trentin ont atteint de nouveaux sommets ces derniers mois, la population restant fortement divisée sur ce sujet. Beaucoup ici considèrent que la présence des ours empêche l’accès à la montagne.
>> Revoir le reportage Focus dans le Trentin :
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Sujet TV : Valérie Dupont
Adaptation web : juma
