ce qu’il faut retenir du débat pour la présidence de la Commission avec Ursula von der Leyen

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Ursula von der Leyen à Maastricht, le 29 avril. MARCEL VAN HOORN / AFP

Narratif Le premier grand débat des élections européennes à la présidence de la Commission européenne a eu lieu lundi soir aux Pays-Bas. Favorite pour lui succéder à la tête de la Commission, Ursula Von der Leyen s’est prêtée au jeu, exposant ses intentions pour un deuxième quinquennat.

Par Timothée Vilars

Publié le 30 avril 2024 à 10h05

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Elle avait longtemps laissé planer le doute. Ursula von der Leyen était néanmoins présente, lundi 29 avril au soir à Maastricht, pour le premier grand débat des élections concernant la présidence de la Commission européenne, organisé par le média Politico. Et dans la capitale limbourgeoise, haut lieu de la construction européenne, tout n’a pas été simple pour la présidente de la Commission, candidate à sa propre succession. D’abord parce qu’elle y a été accueillie par des insultes de la part de militants pro-palestiniens qui l’ont traitée de “criminel de guerre”. Ensuite parce que le format effréné de l’émission, qui ne laissait que 45 secondes de réponse à chaque candidat, la condamnait à subir le feu roulant des critiques de ses sept adversaires pendant une heure et demie.

Les huit hommes politiques, représentant chacun un groupe au Parlement européen, ont tous choisi de s’exprimer en anglais alors que cinq d’entre eux viennent de pays germanophones – l’Europe du Sud est totalement absente de ce débat qui inclut trois Allemands, un Autrichien, un Luxembourgeois et même un pasteur moldave inattendu représentant le Mouvement politique chrétien européen. Collier de perles et costume de gala en or assortis à ses cheveux inamovibles, Ursula von der Leyen brille comme une reine du bal. Son équipe a exprimé l’intention de transformer son image : fini l’inflexible « UVDL », gestionnaire de crise du mandat de fin, au profit de la chaleureuse grand-mère Ursula.

L’écologiste néerlandais Bas Eickhout, jouant à domicile devant un public inhabituellement jeune, est de loin le plus applaudi et le plus offensant. Lorsqu’il attaque von der Leyen sur ses revers successifs sur le Green Deal (« pacte vert » en français simple), elle ne perd pas le sourire. Lorsque le leader communiste autrichien Walter Baier appelle à des négociations entre la Russie et l’Ukraine, c’est elle qui dérape, rappelant sa visite aux charniers de Boutcha. “C’est à Poutine d’arrêter les combats!” » elle s’emporte. Et au nationaliste danois Anders Vistisen, elle rappelle à plusieurs reprises les cas récents d’ingérence russe et chinoise au sein de groupes de députés européens d’extrême droite : « Balayez devant votre porte avant de nous critiquer ! » » elle dit.

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Un coup de main à Georgia Meloni

Qu’avons-nous appris des intentions d’Ursula von der Leyen ? Peu de choses, mais significatives. L’ancien ministre de la Défense d’Angela Merkel refuse de tracer des lignes rouges pour le gouvernement Netanyahu, se limitant à dire qu’une attaque israélienne sur Rafah serait “inacceptable” et qu’il faudra donc… discuter de la procédure à suivre avec les Etats membres. Elle jure que l’UE n’appliquera pas le « modèle rwandais » d’expulsion rémunérée des migrants illégaux désormais appliqué par le Royaume-Uni. Quant à l’interdiction de TikTok qui se dessine aux Etats-Unis, elle pourrait, selon elle, être aussi une option en Europe.

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Le président n’exclut pas, enfin, de rallier le soutien du groupe de droite radicale CRE. Cette dernière est portée par la cheffe du gouvernement italien Georgia Meloni, avec laquelle Ursula von der Leyen s’est présentée en septembre dernier à Lampedusa, en pleine crise migratoire. Les deux dirigeants, dont la complicité a été très discutée, pourraient-ils conclure un accord pour faciliter la réélection de l’Allemand à la tête de la Commission ? “Cela dépend de la composition du prochain Parlement et de qui se retrouvera dans quel groupe”, répond-elle laconiquement. Ses adversaires de gauche Bas Eickhout et Nicolas Schmit s’étouffent. Sa compatriote centriste Marie-Agnes Strack-Zimmermann veut en être sûre : travaillera-t-elle avec l’AfD, le principal parti d’extrême droite allemand, qui a promis de démanteler l’UE ? « Un non définitif »dit von der Leyen.

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« L’Europe nous a tant donné mais ses valeurs sont aujourd’hui attaquées, de l’extérieur comme de l’intérieur.conclut le président de la Commission. Restez unis et fiers. » L’ambiance était studieuse et enthousiaste au Théâtre du Vrijthof, mais hors les murs, le public n’était pas au rendez-vous : la diffusion YouTube du débat totalisait moins de 15 000 vues lundi, en fin de soirée.

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