Le cardinal Ambongo dans le viseur de la justice congolaise

Le cardinal Ambongo dans le viseur de la justice congolaise
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La lettre du procureur général près la Cour de cassation visant le cardinal Ambongo. ©DR

Cardinal Malula sous Mobutu, cardinaux Etsou et Monsengwo de Mobutu à Joseph Kabila en passant par Laurent-Désiré Kabila, les chefs de l’Église catholique ont toujours été des aiguillons pour la classe dirigeante qui a dû composer avec la liberté d’expression des prélats et leur défense des intérêts de la population congolaise.

Ambongo, l’héritier

L’actuel Cardinal Ambongo marche dans les traces de ses prédécesseurs avec un discours, certes parfois plus poli que ceux qui l’ont précédé, mais qui ose mettre le doigt sur ce qui ne va pas dans l’architecture de l’Etat congolais. Félix Tshisekedi.

Une attitude inacceptable pour ce régime qui s’est toujours appuyé sur des normes pour assurer son pouvoir et imposer ses choix, qui a éludé la vérité, jeté opposants et journalistes derrière les barreaux et qui a érigé la victimisation comme premier argument de défense pour tenter de justifier tous ses échecs. .

La justice, à travers son principal fanatique, le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde Mambu, figure centrale de l’assassinat transformé en suicide de l’opposant Chérubin Okende, a donc adressé une missive au procureur général près le tribunal de grande instance de Kinshasa. -Matete, dans lequel il ordonne l’ouverture d’une information judiciaire contre le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa.

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Vol en avant

Le procureur général près la Cour de cassation parle de « propos séditieux » détenu par le cardinal lors de ses diverses prises de parole en public.

Des propos que le magistrat juge de nature “pour décourager les soldats des forces armées de la République qui combattent au front, mais aussi pour inciter aux mauvais traitements de la part des rebelles et autres envahisseurs des populations locales déjà meurtries par tant d’années de déstabilisation”.

Le cardinal Ambongo, selon la lettre du procureur Mvonde, ne s’est pas présenté à son bureau le 25 avril car il aurait été invité à le faire. “un échange autour de certains dossiers sous enquête”.

Ce qui permet au magistrat d’ajouter « Face à l’évidence de ces comportements qui constituent des offenses contre et contre la patrie, son peuple et ses dirigeants et qui portent atteinte aux lois de la République, je vous ordonne d’ouvrir une information judiciaire contre le prélat qui viole les consciences et semble trouver plaisir à travers ces fausses rumeurs et autres incitations des populations à la révolte contre les institutions établies et aux attaques contre des vies humaines. Agir autrement équivaudrait à un déni de justice de votre part, poursuit le magistrat, qui ajoute : votre inactivisme sera considéré comme de la complicité… »

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La notion de « fausses rumeurs » a déjà été utilisée récemment par les autorités congolaises pour justifier l’arrestation et l’incarcération pendant sept mois (période électorale) du journaliste Stany Bujakera, enfin libre.

Victime de tout, responsable de rien

Une fois de plus, le régime congolais cherche des boucs émissaires pour cacher les vrais problèmes d’un État qui a refusé d’investir dans son armée, préférant payer et armer les rebelles, financer des mercenaires et appeler à l’aide des voisins ou des organisations régionales qui ne viendront jamais au secours. mourir pour le Congo face à des rebelles que Kinshasa s’efforce de ne pas reconnaître.

Après les Rwandais, après les troupes de la Communauté d’Afrique de l’Est, après la marque Appel, ce sont donc les clergés catholiques qui sont devenus les adversaires d’un régime corrompu, de moins en moins crédible, qui refuse d’endosser de moins en moins de responsabilité dans la crise. que traverse le pays.

Cette lettre du procureur Mvonde suscite un torrent de réactions sur les réseaux sociaux. Pour de nombreux Congolais, cette tentative de museler le clergé est un geste de trop. Le clergé n’a pas provoqué le pouvoir, il a joué le rôle qui a toujours été le sien.

 
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