La menace imminente d’une offensive terrestre à Rafah plonge la population dans une peur terrible, car elle sait qu’elle n’a aucun endroit sûr où aller. Les familles déplacées, vivant dans des conditions catastrophiques à Rafah, où chaque personne ne dispose en moyenne que d’un mètre carré d’espace pour vivre dans les camps de personnes déplacées, sont confrontées à d’immenses défis et au désespoir, alors qu’elles cherchent un abri, leurs maisons détruites et les membres de leur famille enterrés sous les décombres.
” La ville [de Khan Younès] subi des destructions considérables. C’est incroyablement violent. Le déplacement de la population de Rafah vers cette zone présente un risque énorme pour les habitants, en raison du manque d’accès aux services et aux biens pour répondre à leurs besoins fondamentaux, des risques d’effondrement posés par des bâtiments encore à moitié debout et de la présence d’engins explosifs. Certains habitants reviennent dans l’espoir de sauver quelques biens de leurs maisons rasées, mais ils ne trouvent que désolation. Des enfants de 8 ou 10 ans errent seuls dans les rues, le regard vide, sans espoir de trouver quoi que ce soit. »témoigne Cyril, chef d’équipe à Gaza
Aggravation de la crise humanitaire
60 % des bâtiments de Gaza ont probablement été endommagés ou détruits, ce qui ne fait qu’ajouter au traumatisme émotionnel de ceux qui reviennent. L’utilisation d’armes explosives lourdes dans les zones peuplées doit cesser immédiatement, car elles ont un impact systématique et aveugle sur les civils. Les équipes de HI ont effectué plusieurs visites à Khan Younes et au centre de la bande de Gaza ces dernières semaines : elles attestent qu’il est impossible de créer les conditions nécessaires à l’évacuation ou à la réinstallation en toute sécurité des populations dans ces zones dans le besoin. en vertu du droit international humanitaire.
Une offensive sur Rafah porterait la situation catastrophique à un niveau sans précédent. Khan Younes n’est ni une zone appropriée ni sûre pour l’évacuation des civils de Rafah. En outre, les civils contraints de se déplacer vers Khan Yunis risqueraient de tomber sur des munitions non explosées aux principaux carrefours routiers et à l’intérieur des écoles et des bâtiments, ce qui constituerait une menace sérieuse pour leur vie. En outre, accueillir un grand nombre de personnes déplacées de Rafah à Khan Yunis n’est pas réaliste d’un point de vue logistique. Cela aggraverait la crise humanitaire, d’autant plus que l’accès aux ressources et services essentiels à la survie est très limité.
Aucun endroit n’est sûr à Gaza. Un cessez-le-feu immédiat et durable est le seul moyen d’éviter de nouvelles victimes et d’atténuer les souffrances humaines. Nous exhortons toutes les parties au conflit à donner la priorité à la protection des civils, à assurer la libération des otages et à garantir un accès humanitaire continu et sans entrave aux organisations humanitaires, afin qu’elles puissent fournir l’assistance indispensable dans l’ensemble de la bande de Gaza.
