La société mère de TikTok résiste à l’ultimatum et refuse de vendre l’application aux États-Unis

ByteDance, la société mère chinoise de TikTok, a annoncé jeudi qu’elle n’avait pas l’intention de vendre son application, malgré une nouvelle loi américaine qui l’oblige à rompre tout lien avec la Chine sous peine d’interdiction aux Etats-Unis. .

TikTok est depuis plusieurs années dans le collimateur des autorités américaines qui estiment que l’application de vidéos courtes permet au gouvernement chinois d’espionner et de manipuler les citoyens américains.

Son propriétaire, le groupe privé ByteDance, créé à Pékin, conteste farouchement ces allégations.

Au centre des craintes se trouve une loi chinoise de 2017 qui oblige les entreprises locales à transmettre, sur demande des autorités, des données personnelles pouvant concerner la sécurité nationale.

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Le Sénat américain a adopté mardi un texte, promulgué le lendemain par le président Joe Biden, qui oblige ByteDance à vendre TikTok sous peine d’exclusion des magasins d’applications Apple et Google sur le territoire américain.

Malgré la pression, ByteDance n’a pas l’intention de céder

“Les informations de la presse étrangère selon lesquelles ByteDance envisagerait de vendre TikTok sont fausses”, a déclaré le groupe sur Jinri Toutiao, une autre application dont il est propriétaire, ajoutant qu’il “n’a pas l’intention de vendre TikTok”. »

« Nous continuerons à lutter pour vos droits devant les tribunaux. Les faits et la Constitution sont de notre côté et nous espérons l’emporter », a assuré à ses abonnés le patron de TikTok, Shou Zi Chew, un Singapourien.

TikTok, qui a connu une croissance spectaculaire pendant la pandémie, compte 170 millions d’utilisateurs aux États-Unis.

Sa valeur est difficile à estimer, notamment dans le cas d’une vente forcée. En 2020, ByteDance avait fixé son prix à 60 milliards de dollars, selon l’agence Bloomberg, alors que le gouvernement de Donald Trump voulait – déjà – contraindre le groupe à s’en séparer.

Meta, la société mère d’Instagram, ou encore le géant américain de l’internet Google, seraient probablement empêchés d’acheter l’application pour des raisons de concurrence.

L’ancien secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, a déclaré le mois dernier qu’il souhaitait réunir un groupe d’investisseurs pour acheter TikTok.

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Une vente se heurterait également à l’opposition des autorités chinoises, qui ont fustigé le mois dernier les « méthodes voyou » du Sénat américain.

En 2020, le ministère chinois du Commerce a modifié sa liste de technologies soumises à des restrictions ou à des interdictions d’exportation.

La liste comprend notamment les technologies d’intelligence artificielle (traitement des données, recommandation de contenus, etc.) qui ont fait le succès de TikTok, où les vidéos sont affichées sur les écrans des utilisateurs principalement en fonction de leurs goûts.

ByteDance compte plusieurs investisseurs internationaux, dont les sociétés américaines General Atlantic et SIG mais aussi le groupe japonais SoftBank.

” Si [l’application TikTok] était exclu aux États-Unis, nous ne le vendrions pas », a assuré le mois dernier à CNBC un autre investisseur, Mitchell Green du fonds américain Lead Edge Capital.

Défi avec (AFP)

 
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